PPO - L'année 1968 dans le monde en musique.

Publié le 23 Mai 2024

PPO - L'année 1968 dans le monde en musique.

 

1968, une année de révoltes et d'espoirs dans le monde. Les sprinteurs Peter Norman, Tommie Smith et John Carlos, J.O. de Mexico, 16 octobre 1968

 

I - 1968 dans le monde : une année de révolte - Chronologie :

 

- aux Etats-Unis :

  • 31 janvier : Offensive du Têt. 100 000 soldat nord vietnamiens lancent une offensive générale à travers tout le Sud-Vietnam. L'armée américaine subit de lourdes pertes.
  • 4 avril : assassinat de Martin Luther King à Memphis
  • 5-10 avril : émeutes raciales dans plus d'une centaine de villes du pays dont Washington, Chicago, Boston, Cincinnati, Baltimore... Des soldats de l'armée et des gardes nationaux sont déployés pour ramener l'ordre.
  • 22 - 30 août : affrontements à Chicago entre des étudiants et les forces de l'ordre lors de la Convention du Parti démocrate. Les étudiants s'insurgent contre la guerre du Viêt Nam et remettent en cause le modèle de vie américain.
  • 7 septembre : manifestation des Radical Women (mouvement de libération de la femme) contre l'élection de Miss America.
  • 16 octobre : Tommie Smith remporte le 200 mètres des J.O. de Mexico. Avec John Carlos (troisième de la course), ils apparaissent en chaussettes noires, la tête baissée et levant un poing ganté de noir l’hymne américain
  • 5 novembre : le républicain Richard Nixon est élu président des États-Unis

 

- en Europe occidentale :

  • 1er mars : Italie :  affrontements à la suite de l’évacuation par la police de l’université de Rome occupée par les étudiants (« bataille de Valle Giulia »)

  • 17 mars : Grande-Bretagne : 25 000 personnes marchent sur l'ambassade américaine à Londres en scandant : « Ho Ho Ho Chi Minh ! » Ils sont accueillis à coup de matraques par la police.

  • 11 avril : RFA : attentat contre Rudi Dutschke, chef de file de la ligue des étudiants socialistes (opposés à la guerre du Vietnam), suivi des « émeutes de Pâques » très suivies dans tout le pays et à Berlin-Ouest.

  • 3 mai-16 juin : France : évènements de Mai 68.

  • 5 octobre : Irlande du Nord : première marche de l'association des droits civiques. Elle est réprimée dans la violence à Derry.

 

- en Europe de l'est :

  • 5 janvier : Tchécoslovaquie : Alexandre Dubček devient le nouveau premier secrétaire du Parti communiste de Tchécoslovaquie.
  • Février : Tchécoslovaquie : début du « Printemps de Prague ».
  • 8 mars : Pologne : des manifestations d'étudiants, déclenchées par l'interdiction d'un spectacle jugé antisoviétique, sont réprimées par la police communiste.
  • 2 juin : Yougoslavie : des étudiants occupent l'université de Belgrade. Une semaine après, le président Josip Broz Tito leur donne raison et le mouvement s'éteint.
  • 20-21 août : Tchécoslovaquie : écrasement du « Printemps de Prague » par les troupes du Pacte de Varsovie.

 

- Dans le monde :

  • 18 janvier : Japon : l’escale de l’Enterprise, un porte avions nucléaire américain à Sasebo, près de Nagasaki, provoque des manifestations massives contre la guerre du Viêt Nam au Japon. Les étudiants de la Zengakuren affrontent les forces de l’ordre pendant plusieurs jours. Il y a des milliers de blessés et d’arrestations

  • 26 janvier : Japon : début de la grève illimitée des étudiants de la faculté de médecine de l’Université de Tokyo. L’agitation estudiantine d’extrême gauche gagne tout le Japon

  • 28 mars : Brésil : la police envahit le restaurant universitaire Calabouço, provoquant le premier grand affrontement de rue. Des manifestations de protestation  s'étendent au reste du pays.

  • 1er mai : Sénégal : grève ouvrière au Sénégal. Elle est suivie le 27 mai par une grève à l’université de Dakar et dans les lycées et collèges du pays. Le lendemain, la police intervient et arrête les meneurs.

  • 26 juillet : début de la révolte étudiante à Mexico, à l’approche des Jeux Olympiques d’été. Affrontements entre la police et les manifestants.

  • 29 juillet : Chine : l'armée chinoise envahit les campus des universités, sièges des contestations étudiantes et disperse les troupes des Gardes Rouges. Fin effective de la Révolution Culturelle.

  • 2 octobre : massacre de Tlatelolco. L’armée tire sur les étudiants lors d’une gigantesque manifestation à Mexico, faisant une centaine de morts et des milliers de blessé.

  • 3 décembre : Brésil : l’Acte institutionnel no 5 permet l’instauration d’une véritable dictature qui dure près de dix années.

 

 

 

II - 1968 dans le monde : une année de révolte - Playlist :

 

The Beatles - Revolution

Un morceau intitulé Revolution et paru en 1968, peut-on vraiment trouver mieux pour témoigner des différents mouvements de révolte qui marquèrent l'année? Oui, parce que si les Beatles reprennent le ici le mot d'ordre de la jeunesse contestataire, ils ne sont pas franchement un groupe engagé et prennent même nettement leur distance avec la violence de certains évènements.

https://www.youtube.com/watch?v=BGLGzRXY5Bw

 

Les Beatles en 1968

 

You say you want a revolution Tu dis que tu veux une révolution

Well, you know Bien, tu sais

We all want to change the world Que nous voulons tous changer le monde

You tell me that it's evolution Tu me dis que c'est l'évolution

Well, you know Bien, tu sais

We all want to change the world Que nous voulons tous changer le monde

But when you talk about destruction Mais quand tu parles de destruction

Don't you know that you can count me out Ne sais-tu pas que tu ne peux pas compter sur moi

Don't you know it's gonna be alright Ne sais-tu pas que ça va être très bien

Alright, alright Très bien, très bien

You say you got a real solution Tu dis que tu as une vraie solution

Well you know Bien, tu sais

We'd all love to see the plan Nous aimerions tous voir ton plan

You ask me for a contribution Tu me demandes de contribuer

Well you know Bien, tu sais

We are doing what we can Nous faisons ce que nous pouvons

But if you want money for people with minds that hate Mais si tu veux de l'argent pour des gens avec des esprits qui haïssent

All I can tell you is brother you have to wait Tout ce que je peux te dire mon frère est que tu dois attendre

Don't you know it's gonna be alright Ne sais-tu pas que ça va être très bien

Alright, alright Très bien, très bien

You say you'll change the constitution Tu dis que tu changeras la constitution

Well you know Bien, tu sais

We all want to change your head Nous voulons tous changer ta tête

You tell me it's the institution Tu me dis que c'est l'institution

Well you know Bien, tu sais

You better free your mind instead Tu ferais mieux de libérer ton esprit à la place

But if you go carrying pictures of chairman Mao Mais si tu te ballades avec des photos du président Mao

You ain't going to make it with anyone anyhow Tu ne vas pas le faire avec n'importe qui, n'importe comment

Don't you know it's gonna be alright Ne sais-tu pas que ça va être très bien

Alright, alright Très bien, très bien

 

 

Evariste - La Révolution ! La Révolution

Evariste, de son vrai nom Joël Sternheimer, est un chercheur indépendant diplômé en physique théorique et un chanteur occasionnel. En mai 1968, il participe à l'occupation de la Sorbonne et, au sein du Comité Révolutionnaire d'Action Culturelle, écrit des chansons pour soutenir le mouvement étudiant. Son titre La révolution, dont le texte est tapé à la machine à écrire par un jeune lycéen de 16 ans nommé Renaud, est un des hymnes de la révolte du printemps 68.

https://www.youtube.com/watch?v=Jyo1M0umFBM

 

Le face-à-face entre CRS et étudiants dans les rues du quartier latin, Paris, mai 1968.

 

Le père Legrand dit à son p'tit gars - Mais enfin bon sang qu'est-ce qu'y a Qu'est-ce que tu vas faire dans la rue fiston? - J'vais aller faire la révolution

- Mais sapristi bon sang d'bon sang J'te donne pourtant ben assez d'argent - Contre la société d'consommation J'veux aller faire la révolution

La Révolution! La Révolution!

- Mais enfin j't'a payé l'école C'est pourtant pas des fariboles -On n'nous apprend qu'des insanités Et on nous empêche de contester

- Ah si tu travailles comme ça j'ai peur Qu'tu passes pas dans la classe supérieure - Les différences de classe nous les supprimerons C'est pour ça qu'on fait la révolution

La Révolution! La Révolution!

- Enfin tu vas pas sortir maintenant Regarde dehors c'est plein d'agents ! - Non papa c'est des CRS Et j m'en vas leur botter les fesses

- Mais voyons fiston n'vois-tu pas Que c'est les Rouges qui sont derrière tout ça - Oh papa j't'en prie, tu déconnes Laisse la peur du rouge aux bêtes à cornes

C'est la Révolution! La Révolution!

- Mais enfin explique-moi mon p'tit Qu'est-ce qu'y raconte ce Cohn-Bendit - Y m'a fait comprendre que t'étais con Et moi j'veux faire la révolution

 

 

Karel Kryl - Ferme la porte petit frère (Bratříčku, zavírej vrátka)

Karel Kryl est un chanteur populaire tchèque qui a écrit et chanté de nombreuses chansons très critiques envers le régime communiste tchécoslovaque.  Il compose son titre la plus célèbre, Ferme la porte petit frère, le lendemain de l'invasion soviétique qui met fin au Printemps de Prague et au "socialisme au visage humain" d'Alexander Dubček.

https://www.youtube.com/watch?v=10PQf_Vhzmg

 

Alexandre Dubček, le premier secrétaire du Partie Communiste Tchécoslovaque à l'origine du printemps de Prague

 

Petit frère , ne pleure pas !

Ce ne sont pas des monstres effrayants

Maintenant tu es grand…

Ce sont seulement des soldats.

Ils sont arrivés dans leurs mécaniques

Aux formes cubiques.

Avec une larme à la paupière

Nous nous regardons mutuellement.

Petit frère, reste près de moi Je suis préoccupé pour toi.

Sur les sentiers tortueux,

Petit frère avec tes petites chaussures…

Il pleut ; dehors, le soir tombe.

Cette nuit ne sera pas brève.

Au loup, l'envie d'un agneau est venue

Petit frère, as-tu fermé la porte ?

Petit frère ne pleure pas,

Ne gâche pas tes larmes.

Repousse les outrages

Épargne tes forces.

Et ne me jette pas la pierre

Si nous n'arrivons pas.

Apprends la chanson,

Ce n'est pas si difficile.

Appuie-toi, petit frère,

Le sentier est détruit.

C'est très dangereux

Mais nous ne pouvons plus retourner.

Il pleut ; dehors, le soir tombe.

Cette nuit ne sera pas brève.

Au loup l'envie d'un agneau est venue Petit frère, ferme la porte !

Ferme bien la porte !

 

 

Jefferson Airplane - Volunteers

Le Jefferson Airplane est un des groupes phares de la scène psychédélique californienne. Dans leur album Volunteers, ils expriment toute la contestation de la jeunesse américaine de l'époque, en particulier le refus de la guerre du Vietnam.

https://www.youtube.com/watch?v=SboRijhWFDU

 

Pochette de l'album Volunteers du Jefferson Airplane, 1968

 

Regarde ce qui est en train de se dérouler dehors dans les rues

Nous avons fait une révolution, nous avons fait une révolution

Hey je suis en train de danser en bas dans les rues

Nous avons fait une révolution, nous avons fait une révolution

N'est-ce pas incroyable tout les gens que je rencontre ?

Nous avons fait une révolution, nous avons fait une révolution

Une génération a eu l’expérience

Une génération a eu la foi

Notre génération n'a pas de destinée déjà tracée

Prenez ce cri pour exemple

Et maintenant c’est à notre tour

Nous avons fait une révolution, nous avons fait une révolution

Allez, venez, nous sommes en route pour la mer

Nous avons fait une révolution, nous avons fait une révolution

Qui te prendra ceci ?

Nous resterons ce que nous sommes

Nous sommes les patriotes américains

Les patriotes américains, les patriotes américains, les patriotes américains

Nous avons fait une révolution, nous avons fait une révolution

  

 

James Brown - Say it Loud, I'm Black and I'm Proud!

En 1968, James Brown, pourtant peu engagé politiquement jusqu'alors, se fait le porte-parole de la cause afro-américaine avec cette chanson en forme de cri de ralliement et d'affirmation : I'm Black and I'm Proud! 

https://www.youtube.com/watch?v=4hj1iWqoYEc

 

Manifestation des Black Panthers à Oackland.

 

Uh, with your bad self Uh, avec ton mauvais-être

Say it louder (I got a mouth) Dites-le plus fort (j'ai une bouche)

Say it louder (I got a mouth) Dites-le plus fort (j'ai une bouche)

Look a'here, some people say we got a lot of malice Regardez ici, certaines personnes disent que nous avons eu beaucoup de malice

Some say it's a lotta nerve Certains disent que c'est un nerf

I say we won't quit moving Je dis que nous n’arrêterons pas de nous mobiliser

Til we get what we deserve Jusqu’à ce que nous obtenions ce que nous méritons

We'’ve been buked and we've been scourned Nous avons été rudoyés et nous avons été bafoués

We've been treated bad, talked about Nous avons été maltraités, on nous a mal parlé

As just as sure as you're born Comme aussi sûr que vous êtes né

But just as sure as it take Mais aussi sûr qu’il faut

Two eyes to make a pair, huh Deux yeux pour faire une paire, hein

Brother, we can't quit until we get our share Frère, nous ne pouvons pas arrêter jusqu'à ce que nous obtenions notre part

Say it loud, Dites-le fort,

I'm black and I'm proud Je suis noir et je suis fier

Say it loud, Dites-le fort,

I'm black and I'm proud, one more time Je suis noir et je suis fier, une fois de plus

Say it loud, Dites-le fort,

I'm black and I'm proud, huh Je suis noir et je suis fier, hein

 

 

Aretha Franklin - Respect

En reprenant ce morceau à l'origine écrit et chanté par un homme (en l'occurence l'immense Otis Redding), la non moins immense Aretha Franklin subertit le sens initial des paroles et transforme Respect en un formidable hymne féministe.

https://www.youtube.com/watch?v=cYbs_O_iMfU

 

Manifestation de femmes contre la guerre du Vietnam à Washington en 1968. “Sisterhood Is Powerful”!

 

What you want Ce que tu veux Baby, I got Bébé, je l'ai

What you need Ce dont tu as besoin

Do you know I got it ? Sais-tu seulement si je l'ai ?

All I'm askin' Tout ce que je te demande

Is for a little respect when you come home (just a little bit) C'est un peu de respect quand tu rentres à la maison

Hey baby (just a little bit) when you get home Hé bébé (rien qu'un peu) quand tu rentres

(just a little bit) mister (just a little bit) (rien qu'un peu) mec (rien qu'un peu)

I ain't gonna do you wrong while you're gone Je ne te causerai pas de tort quand tu seras parti

Ain't gonna do you wrong (ooh) 'cause I don't wanna (ooh) Je ne te causerai pas de tort (ooh) car je ne le veux pas (ooh)

All I'm askin' (ooh) Tout ce que je te demande (ooh)

Is for a little respect when you come home (just a little bit) C'est un peu de respect quand tu rentres à la maison (rien qu'un peu)

Baby (just a little bit) when you get home (just a little bit) Bébé (rien qu'un peu) quand tu rentres (rien qu'un peu)

Yeah (just a little bit) Ouais (rien qu'un peu)

I'm about to give you all of my money Je suis sur le point de te donner tout mon argent

And all I'm askin' in return, honey Et tout ce que je te demande en retour, chéri

Is to give me my profits Est de me donner mes intérêts

When you get home (just a, just a, just a, just a) Quand tu rentres ( rien que, rien que, rien que, rien que)

Yeah baby (just a, just a, just a, just a) Ouais bébé ( rien que, rien que, rien que, rien que)

When you get home (just a little bit) Quand tu rentres (rien qu'un peu)

Yeah (just a little bit) Ouais (rien qu'un peu)

Ooo, your kisses (ooh) Ooo, tes baisers (ooh)

Sweeter than honey (ooh) Plus doux que le miel (ooh)

And guess what (ooh) Et devine quoi (ooh)

So is my money (ooh) Mon argent est pareil (ooh)

All I want you to do (ooh) for me Tout ce que je veux (ooh) pour moi

Is give it to me when you get home (re, re, re, re) C'est que tu me le donnes quand tu rentres à la maison (re, re, re, re)

Yeah baby (re, re, re, re) Ouais bébé (re, re, re, re)

Whip it to me (respect, just a little bit) Rend-le moi ( respect, rien qu'un peu)

When you get home, now (just a little bit) Quand tu rentres à la maison, maintenant (rien qu'un peu)

R-E-S-P-E-C-T R-E-S-P-E-C-T

Find out what it means to me Trouve ce que ça signifie pour moi

R-E-S-P-E-C-T R-E-S-P-E-C-T

Take care, TCB Prends-soin de toi, TCB...

 

 

The Rolling Stones - Street Fighting Man

A l'instar des Beatles, Les Rolling Stones ne sont pas vraiment des militants politiques. Mais dans ce morceau, Mick Jagger et sa bande se font l'écho de l'agitation qui gagne la jeunesse du monde entier.

https://www.youtube.com/watch?v=NHugEELD8o8

 

Emeute de Chicago en avril 1968, au lendemain de l'assassinat de Martin Luther King

 

Ev'rywhere I hear the sound of marching, charging feet, boy Partout j'entends le bruit d'armées en ordre de marche, de pieds qui montent à la charge, mon gars

'Cause summer's here and the time is right for fighting in the street boy Car l'été est là et c'est une bonne époque pour se battre dans la rue mon gars

But what can a poor boy do except to sing for a Rock'N'Roll Band 'cause in sleepy London Town Mais que peut faire un pauvre gars à part chanter pour un groupe de rock car dans la ville de Londres endormie

There's just no place for Street Fighting Man ! No ! Il n'y a simplement pas de place pour un combattant des rues ! non !

Hey ! Think the time is right for a Palace Revolution Hey ! je pense que le temps est mûr pour une révolution de palais

But where I live the game to play is Compromise Solution ! Mais là où je vis, le jeu à la mode c’est de ne pas rechercher le conflit

But what can a poor boy do except to sing for a Rock'N'Roll Band 'cause in sleepy London Town Mais que peut faire un pauvre gars à part chanter pour un groupe de rock car dans la ville de Londres endormie

There's just no place for Street Fighting Man ! No ! Il n'y a simplement pas de place pour un combattant des rues ! non !

Hey ! Said my name is called Disturbance Hey ! j'ai dit que mon nom était Agitation

I'll shout and scream, I'll kill the King I'll rail at all his servants Je vais bien hurler et crier que je vais tuer le roi et mettre à mal tous ses domestiques

But what can a poor boy do except to sing for a Rock'N'Roll Band 'cause in sleepy London Town Mais que peut faire un pauvre gars à part chanter pour un groupe de rock car dans la ville de Londres endormie

There's just no place for Street Fighting Man ! No ! Il n'y a simplement pas de place pour un combattant des rues ! non !

 

 

Geraldo Vandré - Pra não dizer que não falei das flores

En 1964 au Brésil, les militaires renversent le président Goulard (avec l'aide de la CIA) et instaurent une dictature. Quatre ans plus tard, le chanteur Geraldo Vandré écrit Pra não dizer que não falei das flores, immédiatement interdite par le pourvoir et qui devient pourtant un des hymnes de mouvement de lutte contre la junte militaire.

https://www.youtube.com/watch?v=1KskJDDW93k

 

La une du Folha de Sao Paulo en juin 1968

 

Marchant et chantant et suivant la chanson

nous sommes tous égaux, bras donnés ou pas

à l'école, dans la rue, champs, constructions

Marchant et chantant et suivant la chanson

Viens, allons nous en car espérer n'est pas savoir

celui qui sait fait l'heure il n'attend pas que ça arrive...

Dans les champs il y a la faim dans les grandes plantations

Par les rues marchant cordons indécis

ils font encore de la fleur leur plus fort refrain

et ils croient aux fleurs pour vaincre le canon

Viens, allons nous en car espérer n'est pas savoir

celui qui sait fait l'heure il n'attend pas que ça arrive...

il y a des soldats armés, aimés ou pas

presque tous perdus l'arme à la main

nos casernes leur ont appris une ancienne leçon

de mourir pour la patrie et vivre sans raison

Viens, allons nous en car espérer n'est pas savoir

celui qui sait fait l'heure il n'attend pas que ça arrive...

à l'école, dans la rue, champs, constructions

Nous sommes tous soldats, armé ou non

marchant et chantant et suivant la chanson

nous sommes tous égaux,  les bras donnés ou pas

Les amours à l'esprit, les fleurs par terre

la certitude devant, l'histoire en main

marchant et chantantet suivant la chanson

apprenant et enseignantune nouvelle leçon...

Viens, allons nous encar espérer n'est pas savoir

celui qui sait fait l'heure il n'attend pas que ça arrive..

 

Bonus - autres morceaux plus ou moins essentiels sur le thème et parus en 1968 :

- Aretha Franklin, Think (La "Queen of Soul" en pleine lutte pour les droits civiques. Freedom!)

- The Doors, The Unknown Soldier (une dénonciation théatrale de la guerre du Vietnam par un des groupes cultes de la fin des années 1960)

- Steppenwolf, Born to be Wild (Un des plus grands riffs du rock'n'roll et un indémodable hymne à la liberté)

- Frank Zappa, Absolutely Free (une critique acerbe - acide - du mouvement hippie par le toujours très décalé Frank Zappa)

- Nina Simone, Why the king of love is dead? (un titre poignant composé 3 jours après la mort de M.L. King)

- Elvis Presley, If I Can Dream (un autre hommage à M.L. King)

- Velvet Underground, Sister Ray (la révolte en mode apocalypse sonore! Oreilles sensibles s'abstenir) 

- Os Mutantes, A Minha Menina (un des groupes phares du mouvement musical contestataire brésilien nommé "Tropicalisme")

- Caetano Veloso, Alegria, alegria (un autre grand nom du mouvement Tropicalispe)

- Evariste, la faute à Nanterre (la face B de son 45 tours La Révolution!)

- Dominique Grange, A bas l'Etat policier et Grève illimitée (une des grandes voix de mai 68, membre du Comité Révolutionnaire d’Action Culturelle de la Sorbonne)

- Jacques Dutronc, il est 5 heures, Paris s'éveille (chanson déformée et reprise par les étudiants pendant mai 68)

- Julien Clercs, la Cavalerie (sorti au printemps, le morceau devient vite un des hymnes étudiants de mai 68)

- Johnny Halliday, San Francisco (quand "Johnny le rocker" se transforme en hippie et célèbre la capitale du Flower Power...)

- Claude Nougaro, Paris Mai (un regard poétique sur les évènements de mai 68)

- Sheila, Petite fille de français moyen (l'erreur de casting...!)

 

Rédigé par Team Histoire-Géo

Publié dans #Term Histoire

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