Etats-Unis - Brésil: rôle mondial, dynamiques territoriales (1ère partie)
Publié le 2 Février 2020
THÈME 3: LES DYNAMIQUES TERRITORIALES DES GRANDES AIRES CONTINENTALES
Chapitre 2: États-Unis - Brésil: rôle mondial, dynamiques territoriales (1ère partie)

Etats-Unis & Brésil, deux puissances mondiales encore inégales...
I – LE BRÉSIL ET LES ÉTATS-UNIS, DEUX PUISSANCES INÉGALES
1. Les États-Unis, la première puissance mondiale
Depuis la fin de la 1ère Guerre mondiale, les États-Unis sont la puissance dominante à l'échelle de la planète. Cette domination s'exprime dans différents domaines.
a. Les États-Unis, 1ère puissance économique et financière mondiale.
Les États-Unis sont la 1ère économie du globe (son PIB est 7 fois supérieur à celui du Brésil et ils représentent 70% du PIB continental) ; ils disposent ainsi :
-
D'une agriculture moderne et productive (1er producteur mondial), largement intégrée à l'agrobusiness (ensemble des activités participant à la production, à la transformation et à la diffusion des biens agricoles: R&D, machines, engrais en amont, agriculture et industrie agro-alimentaire, restauration, grande distribution en aval). La Californie (vin, fruits & légumes...) et les grandes plaines (grande céréaliculture) sont au cœur de la puissance agricole du pays.
Les espaces agricoles aux Etats-Unis
-
D'une industrie puissante et diversifiée (de la sidérurgie à la haute technologie en passant par l'automobile) qui représente près du 1/4 de la production mondiale. Ces activités se localisent dans les vieilles régions industrielles (autour des grands lacs, comme à Detroit pour l'automobile, Pittsburgh pour l'acier...), dans les régions dynamiques de la Sun Belt (aérospatiale en Floride, pétrole au Texas, haute technologie et aéronautique en Californie...) et dans les pôles urbains avec les technopoles (Silicon Valley à San Francisco, Route 128 à Boston, Silicon Alley à NYC...). Le pays
et ses entreprises sont parmi les plus innovantes.
L'espace industriel des États-Unis
-
D'un secteur tertiaire dominant et puissant : recherche & développement, design, activités financières (notamment grâce au Dollar,
tourisme... Ces activités tertiaires se concentrent dans les quartiers des affaires des grandes métropoles du pays comme New York, Chicago, Atlanta ou Los Angeles/San Francisco ainsi que dans les technopoles, les principales régions touristiques étant situées dans les principales métropoles (NYC), en Californie (avec entre autres les grands parcs d'attraction) et en Floride (Miami est le premier port au monde pour les croisières) ainsi que dans des espaces "naturels" aménagés (parcs naturels, Rocheuses...).
Les espaces et pôles touristiques aux États-Unis
b. Les fondements territoriaux de la puissance états-unienne
Depuis la fin de la 1ère Guerre mondiale, les Etats-Unis dominent l'économie-monde et l'organisent selon leurs intérêts. Cette puissance et cette influence planétaire, bien qu'aujourd'hui contestées, reposent sur plusieurs facteurs:
-
Un territoire vaste, riche en ressources et largement maîtrisé : les 9,6 millions de Km² du territoire US (3ème rang mondial, 17 fois la France) sont abondamment dotés en ressources naturelles : charbon des Appalaches et des Rocheuses (2ème producteur mondial), pétrole du golfe du Mexique et de l'Alaska (3ème producteur mondial), minerais du Nevada et de l'Idaho, sans parler des immenses terres fertiles des grandes plaines centrales. Malgré l'immensité (4500 km d'est en ouest, 2200 du nord au sud) et la barrière naturelle que constitue la chaîne des Rocheuses à l'ouest, le territoire des États-Unis est largement maîtrisé. Celui-ci a été conquis progressivement d'est en ouest, à la faveur de l'arrivée des premiers migrants sur la côte atlantique et de l'avancée du peuplement vers l'océan Pacifique (conquête de l'ouest du XIXème siècle). Aujourd'hui le réseau de transport du pays, globalement organisé selon un axe est-ouest, est le plus dense et le plus complet du monde : il compte 300 000 km de voies ferrées, 70 000 km d'autoroutes, 15 des 30 premiers aéroports mondiaux... Les deux façades océaniques sont ainsi très bien reliées (on parle de "pont transcontinental") et le territoires US dispose d'une très bonne accessibilité. Les métropoles majeures constituent des nœuds dans les réseaux de transport (hub, plate-forme multimodale...), aussi bien à l'échelle du pays que de la planète, et structurent donc l'espace états-unien.
Les ressources naturelles aux États-Unis

Le réseaux de transport aux États-Unis
-
Une population nombreuse, riche et hautement qualifiée : la population soutient doublement la puissance économique du pays. Tout d'abord, avec 325 millions d'habitants au pouvoir d'achat élevé (le PIB/hab annuel est proche de 50 000 dollars), la population américaine constitue un gigantesque marché de consommation. De plus, la main d’œuvre a un niveau de formation élevé (d'autant plus que les États-Unis attirent de nombreux migrants qualifiés - le fameux brain drain - par les conditions salariales favorables, les opportunités professionnelles ou encore les aménités qu'offrent le pays), ce qui permet le développement des activités de pointe et de la recherche scientifique.
-
Des FMN puissantes qui contribuent par leur stratégie à organiser la Division Internationale du Travail (cf Nike dont le siège social est situé dans l'Oregon mais dont près de 80% de la production est réalisé en Asie) et à diffuser le modèle culturel nord-américain (Starbuck, McDonald...). Environ 30 des 100 premières FMN au monde sont états-uniennes et nombreuses sont leaders dans leur secteur (Coca-Cola, Exxon Mobil, Cargill, Kraft Foods, Apple, Microsoft...).
Les principales firmes états-uniennes
Toutefois, la domination économique états-unienne est aujourd'hui moins évidente qu'auparavant. On peut ainsi noter que :
-
Les États-Unis doivent affronter la concurrence des NPIA et des pays émergents comme le Brésil et surtout la Chine.
-
Comme en Europe, la croissance économique est ralentie, le chômage progresse et les crises financières sont récurrentes. La pauvreté progresse et les inégalités se creusent.
c. Une puissance qui combine soft et hard power.
La puissance états-unienne repose également sur leur capacité d'influence politique, militaire et culturelle.
-
La 1ère puissance militaire et diplomatique du globe. Grâce à leur supériorité militaire (1er budget et 1er arsenal mondial), la présence de bases partout dans le monde (en Asie et au Moyen-orient notamment), leur réseau d'alliances (OTAN), leur poids dans les grandes institutions internationales (membre permanent du conseil de sécurité de l'ONU...) et bien évidemment leur poids économique, les États-Unis disposent d'une capacité d'influence exceptionnelle qui leur a permis d'assurer le rôle de « gendarme du monde » dans les années 1990/2000. Toutefois, cette situation est aujourd'hui remise en question par la montée en puissance des pays émergents (Russie, Chine, Brésil principalement), par la montée d'un sentiment anti-américain dans de nombreuses régions du globe (Amérique latine, monde arabe) et par le ralentissement de l'économie yankee.
L'hyperpuissance militaire et diplomatique américaine
-
Un modèle culturel dominant. Depuis la période des 30 Glorieuses et encore davantage depuis la fin de la Guerre Froide, le modèle culturel américain s'est imposé presque partout dans le monde : société de consommation, libéralisme, capitalisme, automobile, consommation, propriété privée, réussite individuelle... Cet « american way of life » est diffusé par les grandes FMN, par l'industrie musicale et cinématographique ainsi que par les médias au rayonnement mondial (CNN, MTV).
En outre, ce modèle de société concourt à l'attraction exercée par le pays, tout comme la présence sur le territoire d'universités prestigieuses (Harvard, Yale, Princetown) et de hauts-lieux touristiques (grand canyon, Miami, musées...)
Andy Warhol et l'american way of life (Coca-Cola, , 1962)
=> Les États-Unis sont donc une hyperpuissance, actuellement la seule à cumuler la suprématie dans les domaines clés que sont l'économie, le militaire, la technologie et la culture.
2. Le Brésil, une puissance émergente.
a. Une économie en croissance.
Avec le 7ème PIB de la planète et une croissance économique soutenue depuis la fin du XXème siècle 1990 (bien que ralentie depuis quelques années), le Brésil s'est imposé sur la scène économique mondiale. Cette puissance nouvelle repose sur :
-
Une économie encore largement fondée sur l'exploitation des ressources naturelles. Le vaste territoire brésilien (8,4 millions de km) est riche en ressources : le bois tropical (la forêt représente encore près de la moitié de la superficie du pays), le pétrole off-shore (la firme Petrobras est la 4ème compagnie pétrolière de la planète), le fer (la mine de Carajas au nord du pays est la plus grande au monde), le bauxite, le charbon... En outre, pour satisfaire ses besoins croissants en énergie, le pays dispose d'un potentiel hydroélectrique exceptionnel dans la mesure où le territoire (dont le climat est majoritairement tropical humide) est traversé d'innombrable cours d'eau. On compte ainsi plus de 2 000 barrages (la centrale hydroélectrique d'Itaipu, située sur le fleuve Paraná à la frontière entre le Brésil et le Paraguay, construite par les deux pays entre 1975 et 1982, est aujourd'hui la première au monde en terme de quantité d'énergie produite) et la production du parc hydroélectrique représente près de 80% de la consommation d’électricité nationale.
Les ressources naturelles au Brésil
-
Un secteur agricole productif et moderne. Les immenses exploitations du sud et de l'intérieur du pays (Mato Grosso, Parana) font du Brésil un véritable géant agricole : 1er producteur mondial de café, de sucre et d'orange, 2ème de soja et de tabac.... L'élevage profite également des vastes territoires de l'ouest: le Brésil est devenu un des principaux producteurs mondiaux de viande bovine et de poulet. Les productions sont orientées à la fois vers l'exportation et vers l'industrie agro-alimentaire nationale. En outre, l'agriculture brésilienne, qui a déjà vu sa productivité augmenter de 140% depuis les années 1990, dispose d'un potentiel de développement important en raison des réserves de terres cultivables.
La puissance agricole brésilienne

Les espaces agricoles au Brésil
-
Un secteur industriel qui se développe rapidement : le Brésil est aujourd'hui la 1ère puissance industrielle d'Amérique latine et pèse pour 50% dans le PIB du sous-continent. Ce secteur comprend l'agro-alimentaire (¼ du PIB du pays) et la production d'éthanol (élaboré à partir de cannes à sucre), l'aéronautique (Embraer est le 3ème producteur du secteur), l'industrie lourde (acier), l'industrie chimique et mécanique (6ème constructeur de véhicules). Le pays bénéficie par ailleurs d'IDE de la part de FMN étrangères attirées à la fois par les conditions salariales favorables et le potentiel de vente que représente le marché brésilien (c'est par exemple le cas de Renault qui a implanté une usine en 1998 à Curitiba, dans le sud du pays). L'activité se concentre dans le sud du pays, dans le triangle formé par les agglomérations de Rio de Janeiro, Sao Paulo et Belo Horizonte.
-
Les services connaissent depuis quelques années une rapide expansion liée au développement du pays. Ils regroupent aujourd'hui plus de la moitié de la population active et comptent pour plus de 60% du PIB. Le pays s'oriente aujourd'hui vers la production de services à haute valeur ajoutée, notamment dans les domaines de l'aéronautique et des télécommunications. Il continue également à développer son secteur touristique (plus de 6 millions de touristes se rendent annuellement sur les plages de Copacabana, aux chutes d'Iguazu ou dans la forêt amazonienne). L'organisation de grands évènements planétaires comme la Coupe du Monde de football en 2014 ou les JO de Rio en 2016 renforce l'attractivité touristique du pays.

La baie de Rio de Janeiro et le Christ rédempteur sur le Corcovado
b. Un des pays les plus inégalitaires de la planète..
Malgré son dynamisme économique, le Brésil demeure un « pays du sud ». En effet, la pauvreté et les inégalités sociales sont encore très fortes. L'IDH du pays (environ 0,7) le place au 80ème rang mondial et 25% de la population vit encore sous le seuil de pauvreté. Toutefois, le niveau de développement progresse en relation avec la croissance économique ainsi qu'avec les politiques menées par l’État brésilien. Depuis 2003 et l'arrivée au pouvoir de Lula da Silva (a qui a succédé Dilma Rousseff en 2010), le gouvernement a mis en œuvre un programme de lutte contre la pauvreté nommé « bolsa familia » bénéficiant à plus de 10 millions de familles (les aides financières sont conditionnées à certaines obligations, notamment à celle d'éduquer les enfants) et qui a permis à près de 30 millions de personnes de sortir de l'extrême pauvreté. Le Brésil reste toutefois le pays le plus inégalitaire de la planète, une minorité très riche cohabitant avec une masse pauvre (la classe moyenne est toutefois de plus en plus importante). Ces phénomènes se traduisent par des inégalités socio-spatiales à toute les échelles.
-
À l'échelle du pays, les régions du nord-est (Bahia, Nordeste) sont les moins développées et s'opposent à celles du sud (Sao Paulo, Rio Grande do Sul...) et du centre-ouest (Mato Grosso) qui profitent du dynamisme de l'économie et de la présence des principales métropoles.
L'IDH au Brésil
-
À l'échelle locale, les principales métropoles sont caractérisées par une très forte ségrégation socio-spatiale opposant bidonvilles (favelas) et quartiers aisés. Les contrastes paysagers sont ainsi frappant dans les espaces urbains et les violences nées de la proximité entre le luxe et la pauvreté encore récurrentes (même si les favelas sont de plus en plus "pacifiées" par l'armée). Les populations aisées développent ainsi des stratégies d'évitement, par les types d'habitat (elles s'installent de plus en plus souvent dans des « gated communities » fermées et sécurisées, nommées « condominios fechados » au Brésil) ou par leur mode de déplacement (Sao Paulo est par exemple la 1ère ville au monde pour le trafic d'hélicoptère!). Les zones rurales opposent quant à elles de richissimes propriétaires fonciers dirigeant d'immenses exploitations (les latifundios) à une multitude de petits paysans ne disposant au mieux que d'un petit lopin de terre (les minifundios).

Inégalités et ségrégation socio-spatiale au Brésil (Sao Paulo)
Minifundios au Brésil
Culture du soja au Brésil
Il n'empêche que les quelques 196 millions de brésiliens (dont 25% ont moins de 25 ans) constituent un atout essentiel pour le pays.
c. Un pays à la recherche d'une reconnaissance internationale.
En parallèle à son émergence économique, le Brésil cherche à étendre son influence internationale et à s'affirmer sur la scène diplomatique. Encore très loin de la capacité d'influence des États-Unis, le Brésil se fait malgré tout de plus en plus entendre dans le concert des nations.
-
si l'armée brésilienne est encore modeste (surtout au regard de son voisin du nord!), elle se modernise (programme de développement nucléaire, achat de matériels...) et participe de plus en plus à des opérations de maintien de la paix pour l'ONU.
-
Depuis 2003, le président Lula da Silva (et aujourd'hui Dilma Rousseff) a multiplié les voyages à l'étranger, en particulier chez ses voisins latino-américains et en Afrique, où il a visité une vingtaine de pays en 8 ans et inauguré autant d'ambassades.
-
Membre du G20, le Brésil est aussi présent et de plus en plus actif au sein des grandes institutions internationales (ONU, OMC, FMI)
-
la culture brésilienne est largement connue et diffusée dans le monde (les « télénovelas » sont par exemple regardées dans toute l'Amérique latine mais aussi en Afrique et en Europe de l'est). Le carnaval de Rio et celui de Bahia, la samba et la bossa-nova, la capoeira ou encore le football constituent pour le Brésil des facteurs de rayonnement majeurs qui confèrent au pays une image positive et une attractivité grandissante.
Le sambodrome pendant le carnaval de Rio 2015
Ainsi, depuis le début du XXIème siècle, le Brésil cherche à se définir comme un leader à plusieurs échelles :
-
à l'échelle continentale, le Brésil se veut le moteur du dynamisme et de l'intégration latino-américaine (notamment dans le cadre du MERCOSUR) et donc le principal contrepoids à la domination US (d'autant plus qu'il existe des proximités politiques avec d'autres dirigeants latino-américains de gauche comme Evo Morales ou Pablo Correa)
Le Brésil, leader régional
-
à l'échelle des pays du sud, le Brésil se présente également comme un leader. Le rapprochement avec les autres BRIICS, l'orientation préférentielle de Lula vers l'Afrique subsaharienne et la multiplication des représentations (consulats, ambassades) dans les pays du sud témoignent des enjeux économiques (ouverture de nouveaux/futurs marchés) et géopolitiques (défendre les intérêts de ces pays face aux grandes puissances de la triade) auxquels est aujourd'hui confronté le Brésil. Le pays a d'ailleurs participé à la création d'une nouvelle banque de développement pour les pays du sud
, "concurrente" du FMI et de la banque mondiale (institutions où l'influence états-unienne est très forte)
Les responsables politiques des BRICS à Fortaleza (2014): Vladimir Poutine, Narendra Modi, Dilma Rousseff, Xi Jinping et Jacob Zuma
-
À l'échelle mondiale, le Brésil est à la recherche de reconnaissance. Il prône une réorganisation de l'ONU (qu'il juge aujourd'hui obsolète) et se présente comme un candidat à un siège permanent au conseil de sécurité. Le pays fait la promotion du multilatéralisme et, fort du soutien des autres pays du sud, s'oppose de plus en plus aux nations les plus riches de la planète lors des négociations dans les institutions internationales.
Le Brésil, une puissance régionale qui cherche à s'affirmer
Même si le Brésil souffre actuellement de la crise économique mondiale et si les défis en terme de développement restent immenses, le pays s'est imposé comme la puissance dominante du sous-continent latino-américain (son PIB est 5 fois plus élevé que celui de son voisin argentin) et comme un acteur important de la scène économique et politique mondiale.
II - DEUX PUISSANCES OUVERTES SUR LE MONDE.
1. Le Brésil et les États-Unis : deux acteurs majeurs du commerce international, à des niveaux différents toutefois.
-
Grand promoteur du libre-échange, les USA sont les 2ème exportateurs et les 1er importateurs de marchandises de la planète. Du point de vue agricole, les États-Unis se placent en tête du classement des exportateurs ; les immenses exploitations du pays sont fortement subventionnées par l’État afin de rester compétitif sur les marchés mondiaux et donc d'exporter massivement. Le pays est également un des principaux exportateurs de biens manufacturés (industrie agro-alimentaire ou à haute valeur ajoutée notamment), de services (informatique, ingénierie, télécommunication...) ou encore de productions artistiques (Hollywood, 2ème producteur cinématographique derrière Bollywood en Inde, mais largement 1er exportateur).
Toutefois, les importations dépassent aujourd'hui largement les exportations et le déficit commercial américain devient colossal. Cette situation est liée aux énormes besoins en hydrocarbures (ils consomment ¼ du pétrole mondial!!!) et dans une moindre mesure à ceux en automobiles et en biens de consommation courante. Les principaux partenaires commerciaux du pays sont les autres pôles de la triade, les deux membres de l'ALENA, les pays pétroliers (notamment du Proche-Orient) et de plus en plus les pays émergents (Brésil, Chine, Inde). En outre, les États-Unis sont les principaux émetteurs et récepteurs d'IDE. Ces flux s'effectuent pour les ¾ avec les pays du nord (UE surtout) et de plus en plus avec la Chine.
Le commerce extérieur des Etats-Unis
-
Si le Brésil était déjà tourné vers l'extérieur pendant la période coloniale, son insertion dans l'économie-monde contemporaine est toutefois récente. Ces dernières années, le Brésil a vu son commerce extérieur croître et sa balance commerciale devenir légèrement positive. Cette situation résulte en particulier de la hausse des exportations de marchandises (21ème exportateur mondiale) en particulier en ce qui concerne les produits agricoles (plus d'1/3 des exportations) comme le café, le soja (1er exportateur mondial) ou ceux issus de l'élevage (1er exportateur de viande bovine et de poulet) ainsi que pour les hydrocarbures et les minerais (environ 1/3 également des exportations totales). Le pays est cependant encore assez dépendant de l'extérieur pour sa consommation de biens manufacturés (70% des importations). Ces échanges s'effectuent principalement avec les pays voisins ainsi qu'avec les États-Unis, l'Union européenne et de plus en plus la Chine et la Russie. En outre, si le pays est le 4ème pôle d'accueil d'IDE sur la planète, il est aujourd'hui également pourvoyeur d'IDE vers le continent américain et vers l'Afrique.
Le commerce extérieur du Brésil
Ces deux pays sont également au centre des flux de population. En effet, pays d'immigration depuis l'origine (d'où le peuplement actuel, cf après), la croissance démographique du Brésil et des États-Unis est alimentée par un solde migratoire encore largement positif.
-
les États-Unis sont le 1er pôle d'immigration au monde. Ils attirent aussi bien des migrants économiques et politiques venant principalement du sous-continent latino-américain que des travailleurs qualifiés issus des pôles de la triade (« brain drain »). En outre, les États-Unis sont une des grandes destinations touristiques de la planète (Floride, Californie, parcs naturels, NYC...).
-
Le Brésil attire principalement de migrants originaires du sous-continent à la recherche de travail. Le tourisme se développe fortement.
2. deux puissances qui concentrent des fonctions de commandement d'envergure internationale au sein de leurs principales métropoles.
-
Les métropoles états-uniennes sont des centres de pouvoir à l'échelle du globe. Elles concentrent en effet des fonctions de commandement politique, culturel et économique majeures, notamment à NYC (1 des 4 villes mondiales de la planète) et dans la mégalopolis BosWash. Manhattan est ainsi le 1er CBD de la planète : on y trouve des sièges sociaux de FMN ainsi que la 1ère place boursière au monde (Wall Street), de grands centres culturels (MoMa, Broadway...), le siège de l'ONU etc. Les autres grandes métropoles exercent un rayonnement planétaire dans certain secteur : Los Angeles est la capitale mondiale du cinéma, Chicago concentre les plus importantes bourses agricoles, Boston est un haut-lieu de l'enseignement supérieur (MIT, Harvard...), Miami un pôle touristique majeur... Ainsi, les métropoles états-uniennes sont des centres d'impulsion et de commandement majeurs de l'espace mondial.
Chicago downtown
-
Les métropoles brésiliennes (Sao Paulo, Rio, Belo Horizonte) n'exercent qu'une influence à l'échelle continentale mais voient leur rayonnement s’accroître avec le développement du pays. Porto Alegre, « capitale de l'altermondialisme » située au sud du pays, est mondialement connue pour le forum social qui s'y déroule annuellement.
Le quartier des affaires de Sao Paulo, le long de l'avenue Paulista
Il s'agit donc encore de deux puissances très inégales. Toutefois, les ambitions Brésil mettent ce pays émergent de plus en plus en concurrence avec son voisin du nord.