Les territoires de la mondialisation - typologie

Publié le 8 Février 2022

Les territoires de la mondialisation : typologie.

 

Un des enjeux de l'analyse géographique est la construction d'une "typologie", autrement dit la définition de types d'espaces particuliers, au regard d'un thème ou d'une problématique spécifique bien évidemment.

 

Le monde!

 

Dans le cadre de notre étude, il s'agit donc de caractériser le degré d'intégration au processus de mondialisation des différents territoires de la planète. Pour cela, il convient de tenir compte de plusieurs éléments (étudiés tout au long des deux chapitres portant sur la mondialisation) parmi lesquels : 

- le degré de participation au flux internationaux.

- la présence d'infrastructures de transport et de communication

- l'aire d'influence des centres urbains (métropoles/mégapoles/mégalopoles)

- la présence de fonctions supérieures (sièges sociaux, musées...).

- la présence de ressources rares/stratégiques.

- la participation à des organisations régionales/mondiales de libre-échange.

- le niveau de développement, de richesse et de qualification.

- la plus ou moins grande stabilité politique....

En confrontant ces données, il devient possible de mettre en évidence le degré de participation des grandes régions du globe à la mondialisation, leur influence, leur accessibilité, leur attractivité ou au contraire leur marginalisation.

Précisons cependant qu'il n'existe pas de typologie "unique" ou "parfaite", d'autant plus que l'espace mondial est en perpétuel recomposition. Voici donc une proposition de typologie, construite selon la logique centre/périphérie/marge :

 

  • Les centres de l'espace mondial

Ensemble des territoires les plus attractifs et les plus influents. Ils concentrent les flux, les infrastructures, les richesses et les fonctions les plus rares, notamment dans leur centres urbains. Ainsi, ils commandent le processus de mondialisation et organisent l'espace mondial.

=> Les grandes aires de puissance (Amérique du nord, Europe de l'ouest, Japon et NPIA, Australie, Nouvelle-Zélande). Celle-ci concentre en effet l'essentiel des fonctions de commandement politique, économique et culturelle d'échelle planétaire, la majeure partie de la richesse mondiale (65% pour seulement 14% de la population de la planète) et des capitaux (80%), la grande majorité des flux (plus de 70% du commerce mondial, les 3/4 des touristes internationaux) ainsi que les sociétés les plus avancés sur le plan technologique (elle réalise plus de 85% de la recherche et de l’enseignement supérieur)

 

  • Les périphéries dynamiques qui concurrencent de plus en plus les centres de la triade:

Il s'agit des principaux territoires émergents qui participent activement aux flux internationaux et affirment progressivement leur rôle moteur dans l'espace mondial. Ils sont toutefois encore caractérisés par de fortes inégalités sociales et spatiales.

=> Les principaux pays émergents : Brésil, (Russie), Inde, Chine, Afrique du Sud. La domination de la triade est aujourd'hui remise en cause par la montée en puissance de ces États bien intégrés à la mondialisation. On assiste donc à une redistribution de la richesse au profit des pays émergents (le poids de la triade dans la richesse mondiale est ainsi passé de 80% en 1990 à 65% en 2010) et à une concentration croissante des fonctions de commandement dans ces pays (lié à l'émergence de FMN). Si leur influence mondiale est encore relative, leur rayonnement continental est par contre devenu incontestable. Ainsi, les dynamiques de la mondialisation semblent favoriser de plus en plus la multipolarité.

 

  • Les périphéries intégrées mais encore plus ou moins dominées

On peut placer dans cette catégorie l'ensemble des régions qui participent aux flux mondiaux mais qui restent largement dépendantes des centres et des pays émergents. On distingue :

- les nouveaux émergents, soumis aux centres mais attractifs et qui disposent tout de même d'une relative autonomie (Europe de l'est, Turquie, Indonésie, Argentine, Chili, Mexique)

- les pays producteurs d'hydrocarbures, acteurs stratégiques et indispensables (Canada, Etats-Unis, Venezuela, Russie, Norvège, Nigéria, Lybie, Algérie, Arabie Saoudite, Emirats arabes, Irak, Iran, Chine).

- les pays-ateliers et pays spécialisés fournisseurs de matières premières agricoles ou minérales, intégrés à la DIT/DIPP mais très dépendants des centres (les pays en développement d'Amérique latine et d'Afrique subsaharienne, l'Afrique du nord, l'Asie du sud-est)

 

  • Les marges de l'espace mondial

On retrouve dans cette catégorie l'ensemble des territoires qui participent très peu aux flux internationaux et apparaissent souvent répulsifs en raison de leur faible niveau de développement, de leur manque d'infrastructures, de leur enclavement ou des guerres qui les ravagent. Il s'agit "d'angle mort" de l'espace mondial.

- Les PMA et les pays enclavés, principalement situés en Afrique subsaharienne et dans une moindre mesure en Asie et en Amérique latine.

 

Conclusion :

=> la mondialisation tend à hiérarchiser l'espace mondial. On peut dés lors distinguer à toute les échelles des "gagnants" et des "perdants" du processus.

=> il crée des liens de dépendances et de complémentarités entre les territoires, mais les place également en situation de concurrence.

 

En prime, nous vous proposons deux exemples de typologie de l'espace mondial par L. Carroué, D. Collet et C. Ruiz, l'une datant de 2007 et l'autre de 2009.

 

L'organisation de l'espace mondial (2007, Carroué)

 

L'organisation de l'espace mondial (2009, Carroué, Collet, Ruiz)

 

Rédigé par Team Histoire-Géo

Publié dans #Term Géo

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