Les PMA (geoconfluences.fr)
Publié le 4 Décembre 2019
Le site géoconfluences de l'ENS-Lyon nous propose une rapide mise au point sur les Pays les Moins Avancés (PMA). Toujours utile pour comprendre la difficile intégration de ces États au processus de mondialisation.
Bonne lecture.
Caricature de Plantu (fin des années 1970)
Cet acronyme, forgé en 1971 par le Conseil Économique et Social de l’ONU, rassemble 47 pays en « difficulté » (contre 21 pays lors de sa création). Les PMA, ou Least Developed Countries en anglais, sont le dernier étage de la fusée des pays en développement, soit selon l’ONU le « maillon le plus faible et le plus pauvre » de la communauté´ internationale. 33 de ces pays sont situés en Afrique, 9 en Asie, 4 en Océanie et un dans les Antilles. Le président mauritanien avait annoncé publiquement la sortie de son pays en 2014, mais la Mauritanie figure toujours, pour l'instant, sur la liste des 47 États.
Parmi les handicaps structurels que cumulent ces pays, l'ONU recense :
- un faible niveau de vie (leur PIB est inférieur à 745 dollars US par personne)
- une indigence des ressources humaines, traduite par un indice composite qui intégre la mortalité infantile, la nutrition ou encore le taux de scolarisation, ce qui rappelle en partie l’Indicateur de Développement Humain utilisé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) ;
- le manque de diversification économique ou la « vulnérabilité économique » résultat de trois composantes : la taille et la fréquence des chocs exogènes, l'exposition du pays aux chocs, et sa résilience ou sa capacité à réagir aux chocs ;
- enfin, une population inférieure à 75 millions de personnes.
Désavantagés dans leur processus de développement, ces États peinent à s’extirper de la pauvreté. C’est dans ce cadre qu’ils nécessitent un appui particulier de la part de la communauté internationale. Les principaux programmes de soutien liés au statut de PMA confèrent ainsi des préférences commerciales, l’aide publique au développement, l’allègement de la dette ou encore une assistance technique.
L'inscription sur la liste proposée par l'ONU est acceptée ou non par les gouvernements. Cela peut expliquer que des pays tels que le Zimbabwe, la Bolivie ou la Corée du Nord n’en fassent pas partie. En 2018, cinq pays ont pu s’extraire de cette catégorie : le Botswana (1994), le Cap-Vert (2007), les Maldives (2011), les Samoa (2014), et la Guinée Équatoriale (2017) tandis que le Soudan du Sud l’a intégrée en 2011. Des pays sont par ailleurs en attente de sortie : le Vanuatu, les Tuvalu, les Kiribati, et l'Angola pourraient quitter les rangs des PMA d’ici la fin de la décennie 2010. Toutefois, certains pays se sont montrés réticents à sortir – en demandant notamment des reports – du fait des avantages liés au statut.
Définition de Fabrice Folio, maître de conférences à l'université de La Réunion, septembre 2016.

Carte des PMA (UNESCO, 2018)
Liste des PMA En 2018, les PMA sont les suivants : Afghanistan, Angola, Bangladesh, Bénin, Bhoutan, Burkina Faso, Burundi, Cambodge, Comores, Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Haïti, Îles Salomon, Kiribati, Lesotho, Libéria, Madagascar, Malawi, Mali, Mauritanie, Mozambique, Myanmar, Népal, Niger, Ouganda, République centrafricaine, République démocratique du Congo, République démocratique populaire lao (Laos), République Unie de Tanzanie, Rwanda, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Sud-Soudan, Tchad, Timor-Leste, Togo, Tuvalu, Vanuatu, Yémen et Zambie. Anciens PMA : Botswana, Cap-Vert, Maldives, les Samoa, Guinée Équatoriale. |
Source : http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/pma-pays-les-moins-avances