La mondialisation en fonctionnement - plan détaillé #2

Publié le 16 Mai 2018

Pour compléter le chapitre sur « la mondialisation en fonctionnement », nous vous proposons ici une autre organisation du cours sous la forme d'un plan détaillé. A vous de le préciser en ajoutant des connaissances tirées du cours (définition, chiffres, exemples précis et localisés...).

 

 

Sujet :

« Le fonctionnement de la mondialisation »

 

Problématique(s) :

- Comment s'effectue la mise en relation des différentes régions du monde ?

- Quels en sont les modalités et les acteurs ?

- Quelles problématiques ce processus soulève-t-il ?

 

 

I – Des territoires mis en relation par des flux croissants.

 

 

1. L'exemple de l'Iphone : un produit « made in world ».

 

=> L'Iphone, le célèbre smartphone de la FTN Apple, est conçu et assemblé dans différents pays du globe. Sa fabrication entraine donc de nombreux flux :

- La conception est effectuée dans la Silicon Valley, technopole majeur situé en Californie.

- Les matières 1ères proviennent de quelques États d'Afrique et de Russie.

- Les composants à haute valeur ajoutée proviennent de pays développés comme l'Allemagne, la Corée du Sud et le Japon.

- Les composants plus basiques proviennent de pays-ateliers asiatiques.

- Ces différents composants sont assemblés en Chine par un sous-traitant, l'entreprise taïwanaise Foxconn.

- Le smartphone est ensuite vendu, principalement dans les pôles de la triade mais également de plus en plus dans les pays émergents.

=> L'iphone est donc un « produit mondialisé » du fait de son mode de production et de sa distribution internationale.

 

 

2. L'explosion des échanges de biens matériels et immatériels.

 

=> Le processus de mondialisation actuel repose sur l'accroissement exceptionnel des flux, qu'ils soient matériels ou immatériels, depuis les années 1950.

- Les flux de matières 1ères ont fortement augmenté mais ce sont surtout les échanges de produits manufacturés qui ont explosé (plus de 70 % des flux). Ces échanges commerciaux sont très largement polarisés par les pôles de la triade (75%) et s'effectuent pour moitié à l'intérieur de ces zones (commerce intra-zone). Toutefois, les pays émergents ne cessent d’accroître leur part dans les échanges mondiaux (Chine, 1er exportateur) alors qu'à l'inverse certaines régions de la planète restent marginalisées (Afrique subsaharienne représente environ 2% de flux)

- Les flux immatériels (informations, capitaux...) ont aussi connu une très forte augmentation. Ils sont également largement polarisés par la Triade (cf les principales places boursières de la planète, les principaux Etats émetteurs/récepteurs d'IDE et la « fracture numérique ») mais les pays émergents voient leur participation à ces échanges s'accroitre.


 

3. Des migrations de plus en plus massives.

 

=> Le processus de mondialisation se caractérise enfin par la mobilité accrue des hommes, quelque soit leurs motivations.

- Les flux migratoires représentent aujourd'hui près de 250 millions de personnes. Si les Etats-Unis polarisent la majorité des flux (20 % des migrants y résident, cf le « Brain Drain »), les migrations sud-sud sont désormais aussi importantes que les migrations sud-nord. Ces migrations peuvent être économiques, politiques ou climatiques, légales ou clandestines. Dans le cas des migrants politiques, il s'agit le plus souvent de déplacements transfrontaliers de courtes distances.

- Les flux touristiques représentent plus d'un milliard d'individus, principalement issus des pays du nord et se dirigeant vers d'autres pays du nord (la rive nord-ouest du bassin méditerranéen constitue par exemple le premier foyer touristique mondial). Toutefois, les touristes issus des pays émergents sont de plus en plus nombreux et les destinations touristiques se diversifient, notamment au bénéfice d'Etats de l'Asie Pacifique (Thaïlande, Indonésie...).

 

=> L'explosion des flux matériels, immatériels et humains entrainent une mise en relation et une interdépendance croissante des différentes régions du globe. Ce processus s'effectue cependant de manière inégale selon les régions.


 

II – Un processus historique de mise en relation territoriale rendu possible par la diffusion du libéralisme économique et par le progrès technique.

 

 

1. Un processus qui s'inscrit dans le long terme.

 

=> La mise en relation des différentes régions du globe par les flux s'est effectuée par étapes sur le long terme. Il s'agit donc d'un processus historique majeur dans l'évolution des sociétés. Plusieurs étapes clés peuvent être mises en évidence.

- Les grandes explorations menées par les marins européens au XVème et XVIème siècle qui amènent notamment à la mise en place du commerce triangulaire reliant l'Europe, l'Afrique et l'Amérique. Si cette mise en relation est avant tout économique, elle est aussi culturelle avec la diffusion du christianisme par les missionnaires en Amérique latine ou avec l'arrivée de nouveaux produits sur le « vieux continent » (tomate, pomme de terre...).

- Le processus est encore accentué au XIXème siècle sous le double effet de l'industrialisation et de la colonisation européennes. On peut par exemple le constater avec la mise en place de « l'économie-monde britannique ». Cette période est aussi caractérisée par la migration massive de populations européennes, notamment vers le « Nouveau Monde », diffusant ainsi leur culture sur le globe.


 

2. Des flux favorisés par la diffusion du libéralisme économique.

 

=> Après 1945 et surtout depuis 1991 (fin de la Guerre Froide), le processus connaît une nouvelle accélération. En effet, sous l'impulsion des États-Unis, le modèle économique capitaliste et libéral se diffuse jusqu'à devenir aujourd'hui quasi-exclusif.

- Les marchés financiers sont aujourd'hui globalisés ; les capitaux circulent ainsi librement, sans entrave et sans taxe (les fameux 3D : dérégulation, décloisonnement, désintermédiation).

- Les frontières jouent de moins en moins un rôle économique dans la mesure où les taxes douanières ont tendance à diminuer ou même à disparaître. La mise en place d'organisations régionales de libre-échange (comme l'ALENA, l'UE, l'ASEAN, le Mercosur...) et d'organisations internationales (l'OMC par exemple, dont l'objectif est d'harmoniser et d'abaisser les tarifs douaniers, comptent plus de 150 membres dont la Chine communiste depuis 2001) accompagnent et accentuent ce phénomène.

=> La mondialisation est ainsi le résultat d’un processus d’extension du capitalisme et du libéralisme occidental dans le monde.


 

3. Un accroissement des flux rendu possible par l'amélioration des moyens de transport et de communication.

 

=> les progrès techniques dans les domaines des communications et des transports rendent possible la circulation accrue des hommes, des marchandises et des capitaux. Les différentes innovations permettent aux flux d'être à la fois plus nombreux, plus volumineux, plus rapides et moins coûteux.

- Le conteneur, apparu dans les années 1960, est à la fois le symbole et l'outil privilégié de la mondialisation (standardisation, maniabilité, multimodalité...)

- Les moyens de transports sont de plus en plus rapides (cf les trains à grande vitesse : TGV en Europe qui place Marseille à 3h30 de Paris et Bruxelles à 1h30, le Shinkansen au Japon...)

- Ils sont aussi de plus en plus gigantesques (cf les porte-conteneurs, les supertankers, l'A380...), ce qui permet de réduire les coûts du transport (cf démocratisation du transport aérien)

- Le développement des NTIC (fibre optique, satellite, internet, téléphone portable…) qui révolutionnent les communications en permettant la circulation massive et quasi-instantanée des biens et services immatériels (cf « village global » de H.M. McLuhan).

 

=> L'approfondissement du processus de mondialisation, rendu possible par le libéralisme et le progrès technique dans le domaine des transports et communications, résulte par ailleurs du jeu de multiples acteurs aux ambitions parfois antagonistes.


 

III – Les multiples acteurs de la mondialisation : entre accélération, régulation et opposition au processus.


 

1. Les FTN au cœur de la mondialisation

 

=> Les grandes firmes multinationales/transnationales jouent un rôle fondamental dans l'approfondissement du processus de mondialisation en raison de leurs stratégies de développement et de leur impact sur les modes de vie des individus.

- Il s'agit de firmes implantées dans plusieurs pays par le biais de filiales qu'elle contrôle complètement ou en parti ; On en compte aujourd'hui plus de 80 000 qui représentent 25% du PIB mondial. Elles viennent essentiellement des pays riches et de plus en plus des pays émergents.

- Elles contribuent largement à la mise en place d'une DIT et d'une DIPP à l'échelle du globe, ce qui entraine de multiples flux de marchandises, de capitaux (IDE), d'informations et d'hommes (brain drain). Elles réalisent par exemple 2/3 du commerce mondial. Cf DIT/DIPP Iphone.

- Elles participent également largement de la diffusion de modèle de consommation planétaire (Coca-Cola, McDonald, Apple et l'Iphone...) et donc de l'uniformisation (l'américanisation) culturelle.

- Elles exercent enfin une influence considérable sur les États du fait de leurs énormes ressources financières.


 

2. Le rôle essentiel des Etats : entre recherche d'attractivité, ouverture et protection.

 

=> Les États, fragilisés par le processus de mondialisation (la circulation financière leur échappe, ils n'ont pas de pouvoir sur les décisions des FMN...), ont vu leur rôle redéfini :

- Ils jouent toujours un rôle économique en contrôlant certaines entreprises dans les secteurs clés (EDF en France, Gazprom en Russie).

- Ils restent des acteurs importants de la gouvernance économique mondiale, par exemple au sein du G20, au sein des organisations supranationales (OMC, FMI, UE, ALENA…) ou encore dans le cadre de relations bi/multilatérales.

- Ils cherchent à « soigner » les effets négatifs de la mondialisation en protégeant les citoyens fragilisés par le capitalisme libéral.

- Ils cherchent surtout aujourd'hui à rendre leur territoire compétitif et attractif par des politiques d'aménagement, des mesures fiscales (cf Apple en Irlande) ou encore en améliorant le niveau de qualification de sa population.


 

3. la société civile : moteur de la mondialisation comme de l'opposition à la mondialisation !

 

=> La société civile enfin jouent un rôle fondamental dans l'évolution du processus de mondialisation.

- Les individus contribuent à mettre le monde en réseau par leurs consommations, leurs voyages, leurs engagements individuels...

- Les diasporas (migrants qui conservent des liens privilégiés avec leur communauté et leur pays d’origine) participent à l'accroissement des flux (rapatriement de capitaux, envoi d’une partie des revenus du travail aux familles, échanges commerciaux...) et la diffusion de leur culture (cf nouvel an chinois, nourriture mexicaine, libanaise...). C'est par exemple le cas de la diaspora chinoise (30 millions de Chinois) dont on estime qu’elle maîtrise ¼ des échanges de la République Populaire.

- Les organisations illicites, qui utilisent les outils fournis par la mondialisation (Internet, moyens de communication/de transport rapides et à gros volume, paradis fiscaux...), pour développés de nombreux de produits flux illégaux (drogues, armes...). Elles constituent de véritables puissances économiques assurant environ 3% du PIB mondial et faisant vivre parfois des régions entières (le pavot dans « le triangle d’or » ou en Afghanistan)

- Les ONG, syndicats et autres organisations issues de la société civile qui critiquent la mondialisation (accroissement des inégalités, coût environnemental, marchandisation du monde...) et cherchent à l'arrêter (démondialisation) ou à la réguler (altermondialisation), en utilisant d'ailleurs les outils de cette mondialisation (internet, grand forum internationaux...).


 


 

Rédigé par Team Histoire-Géo

Publié dans #Term Géo

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