2nde - Versailles, miroir de l'absolutisme royal.
Publié le 22 Juin 2020
2nde - Versailles, miroir de l'absolutisme royal.
« Un noble, s’il vit chez lui dans sa province, il vit libre, mais sans appui ; s’il vit à la cour, il est protégé, mais il est esclave : cela se compense. », Jean de la Bruyère (1688)

Vue du château et des jardins de Versailles, Pierre Patel (1668)
Document 1 : Louis XIV, Mémoires pour l’instruction du Dauphin, 1661.
« Cette société de plaisirs, qui donne aux personnes de la Cour une honnête familiarité avec nous, les touche et les charme plus qu’on ne peut dire. Les peuples, d’un autre côté, se plaisent au spectacle où, au fond, on a toujours pour but de leur plaire ; et tous nos sujets, en général, sont ravis de voir que nous aimons ce qu’ils aiment, ou à quoi ils réussissent le mieux. Par là nous tenons leur esprit et leur cœur, quelquefois plus fortement peut-être, que par les récompenses et les bienfaits ; et à l’égard des étrangers,
dans un État qu’ils voient d’ailleurs florissant et bien réglé, ce qui se consume en ces dépenses qui peuvent passer pour superflues, fait sur eux une impression très avantageuse de magnificence, de puissance, de richesse et de grandeur. »
Document 2 : l'organisation symbolique du château de Versailles (d'après Joël Cornette, extrait de TDC n°687, janvier 1995)

Document 3 : Lettre de la princesse Palatine à sa tante Sophie, 14 décembre 1676.
« D’abord je suis allée à Versailles, où nous étions occupés toute la journée. Depuis le matin jusqu’à trois heures de l’après-midi, l’on chassait ; en revenant de la chasse, on changeait de costume et l’on montait au jeu, où l’on restait jusqu’à sept heures du soir ; puis on allait à la comédie, qui ne finissait qu’à dix heures et demie du soir; après la comédie, on soupait ; après le souper venait le bal qui durait jusqu’à trois heures du matin, et alors seulement on allait se coucher. »
Document 4 : Vue du bassin d’Apollon et du Grand Canal de Versailles, par Pierre-Denis martin (dit le June) (1713)

Louis XIV se promène dans le jardin à 14 h les jours où il ne va pas chasser. Il a lui-même conçu un itinéraire de visite qui prévoit une halte devant le bassin d’Apollon.
Document 5 : la cour d'après Louis de Rouvroy de Saint-Simon (1675-1755)
« Les fêtes fréquentes, les promenades particulières à Versailles, les voyages furent des moyens que le roi saisit pour distinguer et pour mortifier en nommant les personnes qui à chaque fois en devaient être, et pour tenir chacun assidu et attentif à lui plaire. Il sentait qu’il n’avait pas à beaucoup près assez de grâces à répandre pour faire un effet continuel. Il en substitua donc aux véritables d’idéales, par la jalousie, les petites préférences qui se trouvaient tous les jours, et pour ainsi dire, à tous moments par son art. Les espérances que ces petites préférences et ces distinctions faisaient naître, et la considération qui s’en tirait, personne ne fut plus ingénieux que lui à inventer sans cesse ces sortes de choses. »
Document 6 : Le roi gouverne par lui-même, huile sur toile de Charles Le Brun, au centre du plafond de la galerie des Glaces (1678-1684).

BONUS : Versailles, de Louis XIII à la Révolution (chateauversailles.fr)