2nde - Étude de cas - les risques : l'exemple de la tempête Alex dans les Alpes-Maritimes (2020)
Publié le 19 Septembre 2021
2nde - ÉTUDE DE CAS
Les risques : l'exemple de la tempête Alex dans les Alpes-Maritimes (2020)
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Saint-Martin-Vésubie après le passage de la tempête Alex.
Au début du mois d'octobre 2020, la tempête Alex a frappé plusieurs villages du nord des Alpes-Maritimes et dévasté de nombreuses vallées.
=> Comment expliquer la violence du phénomène et l'importance des dégâts?
=> Comment protéger efficacement les populations?
=> Qu'est-ce qu'un "risque" en géographie?
I - UN PHÉNOMÈNE NATUREL D'UNE RARE INTENSITÉ.
Document 1 : Carte topographique de Saint-Martin-Vésubie (IGN).
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Document 2 : Interview d'Olivier Proust, prévisionniste chez Météo France, le Courrier Picard, le 03.10.2020.
« Voir tomber jusqu’à 500 mm de pluie en 24 heures, comme sur le secteur de Saint-Martin-Vésubie dans les Alpes-Maritimes, est-ce exceptionnel ?
« Oui. C’est constitutif du climat méditerranéen, notamment à cette période de l’année où la mer est encore bien chaude, et où la circulation atmosphérique devient automnale. On a des courants marins qui viennent taper contre le relief de cette région et organiser des orages stationnaires. Mais l’épisode de vendredi est exceptionnel, avec des valeurs inédites. C’est heureusement tombé dans l’arrière-pays, sur des sols un peu plus habitués, qui ont donc favorisé le drainage. Malgré cela, les rivières alpines, comme la Vésubie et la Tinée, ont alimenté le fleuve Var pour provoquer une crue historique. Ce cumul de 500 mm, cela correspond à un peu plus de trois mois de pluie dans le climat méditerranéen, un climat où il ne pleut pas beaucoup, mais où, quand il pleut, cela tombe fort. Et c’est un nouveau record de pluies en 24 heures pour le département ».
Et à l’échelle nationale ?
« Il n’y a que la Méditerranée qui est capable de faire ça. L’idée générale en météorologie, c’est qu’il tombe ce qui peut tomber. Et ce qui peut tomber va provenir de l’apport en humidité de la masse d’air là où elle est passée. La Méditerranée est encore à 20°, 24° à cette époque de l’année, donc le contenu en eau de l’air est important, alors que par exemple une perturbation bretonne qui circule en automne sur une mer à 14° ne peut jamais donner beaucoup de contenu en eau: ça ne fera pas de grosses gouttes. (...) Une autre particularité à signaler dans cette région montagneuse, c’est que si le soleil est revenu, et que les cours d’eau ont déjà amorcé leur lente décrue, l’épisode pluvieux a fortement dégradé les infrastructures, et la stabilité de la roche dans les pentes les plus raides. Des dégâts pourront encore survenir, liés à cet épisode, assez durablement ».
Ces pluies exceptionnelles sont-elles une manifestation du changement climatique ?
« Tout à fait. On ne va pas nécessairement avoir plus d’épisodes, parce qu’ils sont fonction d’une circulation météo. Mais du fait du réchauffement, le contenu en eau précipitable est plus important, donc potentiellement chaque épisode peut être plus violent. Car l’air plus chaud est capable de contenir plus d’eau. L'analyse des événements pluvieux extrêmes méditerranéens au cours des dernières décennies met en en évidence une intensification des fortes précipitations (+22 % sur les maxima annuels de cumuls quotidiens entre 1961 et 2015) et une augmentation de la fréquence des épisodes méditerranéens les plus forts, en particulier ceux dépassant le seuil de 200 mm en 24 heures.».
Document 3 : Schéma explicatif d'un "épisode méditerranéen" (leparisien.fr)
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II - UN BILAN CATASTROPHIQUE.
Document 1 : Le bilan de la tempête Alex, 20min.fr, le 04.10.2020
Des scènes apocalyptiques, des dégâts très importants et un bilan humain qui devrait encore s’alourdir dans les prochains jours. Les pluies diluviennes qui ont balayé plusieurs villages du nord des Alpes-Maritimes et l’extrême ouest de l’Italie vendredi vont encore mobiliser des centaines de secouristes pendant plusieurs jours. A la recherche des disparus et aussi en soutien des habitants isolés.
Un homme qui pourrait être un berger et un autre individu ont été retrouvés morts, dimanche. Le premier a été découvert dans l’eau de la Roya, en Italie, et le second immergé dans une voiture à Saint-Martin-Vésubie. Au moins quatre autres corps ont aussi été retrouvés échoués sur les côtes italiennes. Les autorités françaises et transalpines cherchent conjointement à déterminer leur identité, certaines des victimes pouvant avoir été emportées dans les Alpes-Maritimes.
Dans leur compte rendu publié à 21 h, les sapeurs-pompiers azuréens indiquaient être toujours à la recherche de huit personnes portées disparues et de douze autres qui n’ont pas donné de nouvelles. « Une personne a été retrouvée saine et sauve sur Saint-Martin-Vésubie », a-t-il été précisé. Les secouristes vont « s’équiper de drones qui permettront d’aller en fond de vallée, au plus proche des rivières » pour retrouver d’autres victimes, a indiqué à 20 Minutes le commandant Fabrice Gentili.
Dans les villages concernés, l’entraide a permis à de nombreux sinistrés de retrouver un toit. Entre samedi et dimanche, 210 autres personnes ont également été évacuées par les airs avec le soutien de l’armée jusqu’à l’aéroport de Nice. Une quarantaine « a été relogée dans des hôtels ou des appart-hôtels », précise la métropole. Des denrées et notamment de l’eau potable ont été et seront acheminées dans les vallées en train ou en camion.
Les dégâts éventuels sur plus de 2.000 constructions doivent être évalués, principalement à Tende, à Breil-sur-Roya ou à Saint-Martin-Vésubie. Lors de la semaine écoulée, 94 bâtiments ont déjà pu être expertisés. Parmi eux, 70 ont été déclarés verts (peu impactés), deux noirs (détruits), neuf rouges (très largement impactés) et huit jaunes (impactés significativement).
Des ponts disparus, des pans entiers de route engloutis… Les inondations ont rendu bien souvent inaccessibles les villages sinistrés. Pendant tout le week-end, 150 agents dont vingt ingénieurs et géologues, un hélicoptère et cent véhicules et engins de la métropole niçoise ont été mobilisés pour rétablir les accès, a fait savoir la collectivité. (…). La préfecture a annoncé que les 29 établissements scolaires (écoles, collèges et lycée) des villages concernés « seront maintenus fermés le lundi 5 octobre et jusqu’à nouvel ordre ».
A 19 h 30 dimanche, Enedis comptabilisait encore « 8.000 clients privés d’électricité » dans les vallées. Côté télécommunication, Orange précisait dès samedi que « 45 sites mobiles sont coupés » et que « 10.000 clients particuliers et entreprises n’ont plus accès à leurs services de téléphonie fixe et Internet. » Une panne qui a notamment compliqué le travail des secouristes obligés d’utiliser des téléphones satellites pour s’organiser ».
Document 2 : La vallée de la Vésubie après le passage de le tempête Alex (photos)
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Document 2bis : Saint-Martin-Vésubie avant et après le passage de la tempête Alex (images satellites).
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III - PRÉVOIR, PRÉVENIR ET SECOURIR POU RÉDUIRE LES RISQUES.
Document 1a : Cartographie numérique des zones inondables à Saint-Martin-Vésubie.
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Document 1b : Extrait du Plan de Prévention des Risques (PPR) de la commune de Saint-Martin-Vésubie (risque inondation, quartier Boréon-nord du village)
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Document 2 : "Comment les satellites Pléiades ont aidé les secours après la tempête Alex", par S. Chodorge et M. Garreau pour usinenouvelle.com, 07.10.2020
« Des maisons disparues et des montagnes de boue… Depuis l’espace, les vallées de la Vésubie et de la Roya (Alpes-Maritimes) semblent méconnaissables. Le Centre national d'études spatiales (Cnes) a utilisé l’imagerie satellite pour documenter les conséquences de la tempête Alex dans l'arrière-pays niçois. (…) Le Cnes a programmé dès le samedi 3 octobre les deux satellites Pléiades. Construits et opérés par Airbus, ces instruments d’observation de la Terre ont été placés en orbite en décembre 2011 et décembre 2012 à 694 kilomètres d’altitude. Depuis, les appareils sont régulièrement mobilisés en cas de catastrophe naturelle, d’accident industriel ou de crash aérien, outre des applications militaires.
Les premières images des crues dans les vallées de la Vésubie, de Roya et de la Tinée ont été prises dimanche 4 octobre, à partir des onze zones d’intérêts définies par la Sécurité civile française. Elles ont été mises à disposition de la Sécurité civile française 1h15 seulement après leur acquisition, contre 4h en moyenne, une rapidité qui s’explique par le fait que les satellites sont passés au-dessus de la France, et ont donc été en visibilité directe avec l’antenne sol située dans l’enceinte d’Airbus
Reste qu’il n’est pas facile de tirer toute la valeur des informations à partir de ces images brutes. C’est là qu’entre en scène le Service National de Traitement d’Image et de Télédétection (SERTIT), basé à Strasbourg (Bas-Rhin). "A partir des images des Pléiades, les experts en photo-interprétation d’images satellites du SERTIT ont construit des cartes des dégâts, détaille Claire Tinel. Ils ont regardé l’élargissement des rivières, identifié les habitations et ponts emportés, celles endommagées et tous les endroits où les routes étaient bloquées. Ce sont des cartes plus faciles à partager (c’est-à-dire à imprimer et visualiser sur tablettes) et utiliser pour les secours." Ce sont ces informations interprétées qui ont constitué un véritable outil d’aide à la décision pour les secours, notamment pour savoir quelles zones secourir en premier et comment y accéder. (...) ».
Document 3 : Un pompier maître-chien à la recherche des disparus.
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Sources :
- Storymap sur les inondations de la vallée de la Vésubie proposée par Jackie Pouzin : https://edugeo.ign.fr/carte-narrative/voir/dcdb0e2ffdc5671e1f0700c65a5912be/Saint_Martin_de_Vesubie
- Site de la mairie de Saint-Martin-Vésubie (pour les document officiels) : https://www.saintmartinvesubie.fr/2016-05-02-12-38-19/urbanisme/risques-majeurs.html
- Photos après le passage de la tempête Alex : https://www.leprogres.fr/faits-divers-justice/2020/10/03/alpes-maritimes-les-terribles-images-des-degats-apres-les-pluies-diluviennes