La Mer de Chine méridionale : un espace maritime statégique.

Publié le 19 Janvier 2025

La Mer de Chine méridionale : un espace maritime statégique.

 

 

=> En quoi la Mer de Chine méridionale témoigne-t-elle des enjeux et des tensions concernant les espaces maritimes?

 

Doc. 1 : Un espace économique stratégique.

 

 


Doc. 2 : Un carrefour essentiel, extraits d’un rapport parlementaire présenté devant l’Assemblée nationale en avril 2019.

"Cet espace maritime, passerelle entre les océans Indien et Pacifique, est un carrefour stratégique d’importance globale et une artère maritime vitale [...]. Ce carrefour devrait connaître un accroissement exponentiel des flux commerciaux et informationnels dans les décennies à venir. [...] [C'est] un carrefour stratégique majeur, car il agrège autour de lui la grande région Asie-Pacifique, qui est et restera, dans les décennies à venir, le poumon de l’économie mondiale. Elle pèse d’ores et déjà 45 % du PIB mondial, et génère 60 % de la croissance de l’économie de la planète. Elle abrite les deux tiers de sa population. C’est aussi une artère maritime vitale, car la route qui transite par la mer de Chine du Sud via le détroit de Malacca est l’une des voies maritimes commerciales les plus fréquentées au monde. Environ 30 % du commerce maritime mondial et la moitié du tonnage maritime mondial transitent par cette zone, soit 5 fois plus que par le canal de Suez. Cette voie maritime unit l’Europe et l’Asie de l’Est dans une même dépendance : elle est vitale à nos deux continents. Pour les pays d’Asie, c’est leur sécurité énergétique qui est en jeu : ils importent près de 65 % de leur pétrole du Moyen-Orient, via cette route. Quant à la Chine, 90 % de son commerce extérieur passe par le détroit de Malacca. Symétriquement, le commerce maritime de l’Europe emprunte principalement cette route."


Doc. 3 : « La maritimisation de l’économie vietnamienne : un facteur exacerbant les conflits entre le Vietnam et la Chine en mer de Chine méridionale ? », Nathalie Fau, Hérodote, 2015.

"La pêche joue un rôle important au Vietnam, tant en termes de revenus pour le pays (7 % du PNB) qu’en termes d’emplois (4,5 millions). [...] Comme la plupart des autres pays riverains de la mer de Chine méridionale, [le Vietnam] a par ailleurs connu une très forte croissance de ses prises depuis une dizaine d’années [...]. Or depuis le lancement du Doi Moi1, d’importantes modifications sont en cours : réorientation de la production vers l’exportation (quatrième plus grand pays exportateur de poissons et de produits halieutiques), développement intensif de l’aquaculture, forte augmentation du nombre de pêcheurs et enfin réorientation vers la pêche hauturière2. [...] Cette valorisation de la pêche en haute mer n’est pas dénuée de considérations politiques ; elle permet en effet de réaffirmer la souveraineté nationale du Vietnam sur sa ZEE. Comme en Chine, les pêcheurs vietnamiens sont un outil d’occupation et de revendication de l’espace maritime ; ils sont ainsi en première ligne dans les confrontations en mer de Chine méridionale et de ce fait régulièrement capturés et emprisonnés par les Chinois mais aussi par les Philippins et les Taïwanais. La pêche est devenue un enjeu autant stratégique qu’économique."

 

Doc. 4 : Les revendications territoriales en Mer de Chine méridionale

 

Doc. 5 : Les iles Senkaku au coeur de la rivalité Chine-Japon

 

Doc. 6 : "La Mer de Chine méridionale : un enjeu frontalier majeur en Asie du Sud-Est", Yann Roche, 2013

"La question des frontières en Asie du Sud-Est est particulière car bien que le concept y soit ancien, c’est aussi là que le « processus de délimitation des frontières est le moins achevé » (Foucher, 2002). Ce même Foucher précise d’ailleurs que dans la région asiatique les frontières sont en fait un forum privilégié où peuvent s’exprimer les tensions inter-étatiques, se faisant plus l’écho d’une « politique de puissance » que « d’un litige territorial ». Alors qu’on ne compte plus dans la partie sud-est du continent qu’un seul conflit frontalier ouvert3, l’attention dans ce domaine se tourne donc maintenant surtout vers les litiges portant sur les frontières maritimes4, dans une mer fermée à 90% (Dénécé, 2000). Des quatre principaux archipels de la Mer de Chine Méridionale5 ce sont dans les archipels Paracels (Hoang Sa en vietnamien, Xisha en chinois) et Spratleys (Truong Sa en vietnamien, Nansha en chinois) que les tensions sont les plus vives, surtout depuis la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer du 10 décembre 1982 (UNCLOS 36). Aux termes de ces accords en effet, la délimitation des frontières maritimes d’un pays peut s’appuyer sur la distance par rapport au littoral, avec tout d’abord une zone de 12 milles marins désignée comme mer territoriale, puis une zone contigüe s’étendant jusqu’à 24 milles, suivie d’une zone d’exclusivité économique (ZEE) de 200 milles marins sur laquelle les États ont juridiction mais où ils doivent laisser libre passage aux navires civils des autres pays (Labrecque, 1998). Au-delà, c’est la mer libre, ne relevant pas des juridictions des pays riverains. La Mer de Chine comprendrait donc une vaste zone de mer libre, soustraite aux ZEE des pays riverains, mais la situation se complique lorsqu’on intègre la notion de prolongement du plateau continental, dont la prise en compte permet d’augmenter considérablement les dimensions de la zone revendiquée, d’autant que le plateau en question se prolonge de manière notable dans la partie occidentale du bassin océanique.

En fait, pour la Chine qui considère cette mer comme sa « Porte Sud » (Buszynski, 2010b), la question du plateau continental ne se pose pas vraiment, car elle revendique tout simplement la totalité les archipels de la Mer de Chine Méridionale. Ses visées incorporent donc une très vaste zone décrite comme une « langue » énorme (Emmerson, 2010), image qui traduit, fort à-propos selon ses opposants, ses appétits de conquête. Cette « langue » couvre en effet la large majorité de la Mer de Chine Méridionale et se superpose aux ZEE des autres pays riverains et dans certains cas à leurs mers territoriales. Elle est aussi désignée de manière plus neutre par les auteurs de langue anglaise par l’expression « Nine Dash Line » (Rosenberg, 2010)."

 

 

Doc. 7 : l'aménagement des iles Spratkeys

 

 

 

Rédigé par Team Histoire-Géo

Publié dans #étude de cas, #Term Géo, #1ère HGGSP, #Term HGGSP

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