Les politiques de lutte contre la crise.

Publié le 7 Septembre 2023

Les politiques de lutte contre la crise.

 

 

Discours inaugural de F.D. Roosevelt, 4 mars 1933

« Je suis certains que mes amis américains attendent qu’à l’occasion de mon installation à la présidence, je m’adresse à eux avec une franchise et une résolution que la situation présente de notre pays impose […]

Les cours des valeurs sont tombés à un niveau inimaginable ; les impôts se sont élevés ; nos possibilités de paiement se sont effondrées ; les moyens d’échange sont bloqués dans les canaux gelés du commerce ; les feuilles sèches de l’industrie jonchent partout le sol ; les fermiers ne trouvent plus de marchés pour leurs produits ; les économies amassées pendant de nombreuses années par des milliers de familles ont disparu.

Plus important encore : une foule de chômeurs ont à résoudre le terrible problème de l’existence, et un nombre tout aussi grand peine durement pour un salaire de misère. Seul un optimisme insensé peut nier les sombres réalités du moment.

Pourtant, notre détresse ne provient pas du manque de ressources. Nous ne sommes pas frappés par la plaie des sauterelles. La nature nous offre toujours ses largesses et les efforts humains les ont multipliées. L’abondance est à notre porte, mais la consommation s’affaiblit à la face de la production. (…)

Notre grande tâche prioritaire est de remettre les gens au travail. Elle pourra être accomplie en partie à travers un recrutement direct du gouvernement, si ce dernier s’attelle à cette tâche comme il le ferait pour une situation d’urgence en pleine guerre, mais en même temps en réalisant par cette embauche les travaux les plus nécessaires pour stimuler et réorganiser l’usage de nos ressources naturelles.

Nous pouvons faciliter la réalisation de cet objectif en accroissant les prix des produits agricoles et, avec eux, le pouvoir d’achat des agriculteurs. Nous pouvons y travailler en mettant un terme réel à la tragédie de la disparition croissante de nos petites entreprises et de nos fermes. Nous pouvons la faciliter en insistant pour que le gouvernement fédéral, ceux des États et les gouvernements locaux agissent tout de suite pour réduire de façon draconienne leur propre coût de fonctionnement. Nous pouvons la faciliter en unifiant les activités de secours aux victimes de la crise qui souffrent encore aujourd’hui de dispersion, de gaspillage et d’inégalité. Nous pouvons la faciliter en planifiant et en surveillant, au niveau national, toutes les formes de transport, de communications et de services qui ont manifestement un caractère d’intérêt public. Nous pouvons y travailler de bien des manières, mais jamais seulement en paroles. Il nous faut agir et agir vite.

Finalement, dans notre marche vers l’emploi, nous aurons besoin de deux garde-fous destinés à prévenir un retour des maléfices de l’ordre ancien: il devra y avoir une stricte surveillance de toutes les activités bancaires, financières et d’investissement; il faudra mettre un terme aux agissements de ceux qui spéculent avec l’argent des autres; il faudra s’assurer que notre devise sera à la fois adéquate et saine. […] »

 

Barrage Hoover 1935

 

Grands travaux pendant le New Deal

 

Les accords de Matignon, 7-8 juin 1936

Issus d'une négociation entre la Confédération générale du travail (CGT), la Confédération générale de la production française (CGPF) et le gouvernement, les accords révolutionnent les relations dans l'entreprise.

« Les délégués de la Confédération générale de la production française et de la CGT se sont réunis sous la présidence de Monsieur le président du Conseil, et ont conclu l'accord ci-après, après arbitrage de Monsieur le président du Conseil :

Art. 1 - La délégation patronale admet l'établissement immédiat de contrats collectifs de travail. […]
Art.2 - L’observation des lois s’imposant à tous les citoyens, les employeurs reconnaissent la liberté d’opinion ainsi que le droit pour tous les travailleurs d’adhérer librement et d’appartenir à un syndicat professionnel.
Art. 4 - Les salaires réels pratiqués pour tous les ouvriers à la date du 25 mai 1936 seront, du jour de la reprise du travail, rajustés suivant une échelle décroissante commençant à 15 % pour les salaires les moins élevés pour arriver à 7 % pour les salaires les plus élevés.
Art. 5 -  […] Dans chaque établissement comprenant plus de dix ouvriers, […] il sera institué deux ou plusieurs délégués ouvriers. […]
Art. 6 -  La délégation patronale s'engage à ce qu'il ne soit pris aucune sanction pour faits de grève.
Art. 7 - La délégation confédérale demande aux travailleurs en grève de décider la reprise du travail dès que les directions des établissements auront accepté l'accord général intervenu. »

 

Le Front Populaire, 14 juillet 1936

 

 

Rédigé par Team Histoire-Géo

Publié dans #Term Histoire

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