Syrie : sept ans de guerre et de ravages (lesechos.fr)

Publié le 8 Décembre 2024

Syrie : sept ans de guerre et de ravages

 

Civils marchant le long de bâtiments détruits à Harasta, une semaine après la reprise de cette ville par le régime (30 mars 2018 ) (AFP/Archives - STRINGER)

 

En sept ans, la révolution syrienne lancée le 15 mars 2011, puis devenue guerre civile et conflit international, a totalement détruit ce pays clef du Proche-Orient,  et ravagé un peuple : plus de 510.000 morts (dont 350.000 identifiés) selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme ; plus des deux tiers des Syriens contraints de fuir leur domicile ; et la grande majorité d'entre eux en détresse alimentaire ou sanitaire du fait de l'effondrement des infrastructures et des circuits économiques. Retour en photos sur les dates clefs de ce conflit hors norme. 
 

18 mars 2011 : manifestations de Deera

En mars 2011, la fièvre contestataire du Printemps arabe gagne la Syrie, où des milliers de manifestants réclament des réformes politiques et démocratiques et contestent le pouvoir de Bachar Al-Assad. L'arrestation d'écoliers accusés d'avoir écrit sur des murs des slogans favorables à la révolution égyptienne met le feu aux poudres, le 18 mars 2011 à Deera, au sud du pays. Les forces de l'ordre tirent à balles réelles sur les manifestants, faisant 7 morts et une centaine de blessés dans une ville qui passe à l'état insurrectionnel. On voit souvent en Deera le "Sidi Bouzid" de la guerre civile syrienne. Photo : AFP

 

29 juillet 2011 : création de l'Armée syrienne libre (ASL)

Constituée de militaires syriens ayant déserté l'armée régulière et de civils -tous majoritairement sunnites-, l'Armée syrienne libre est créée en Turquie avec le soutien, notamment, de l'Arabie saoudite et du Qatar. Photo : AFP

 

2 octobre 2011 : création du Conseil national syrien à Istanbul

Lancement, à Istanbul, du Conseil National Syrien (CNS), une coalition regroupant et coordonnant la trentaine de tendances de l'opposition syrienne, qu'elles soient à l'intérieur du pays ou en exil. Dominée par les sunnites, l'opposition syrienne a su, à cette occasion, dépasser ses clivages idéologiques. La suite sera plus compliquée. Photo : AFP

 

Février 2012 : Homs

A la suite d'une mission d'observateurs de la Ligue arabe avortée, les combats de rue à Homs se transforment en une offensive de l'Armée syrienne sur la troisième ville la plus peuplée du pays, tenue par l'Armée syrienne libre (ASL), et considérée comme le bastion du soulèvement contre Bachar Al-Assad. Son siège durera jusqu'à la reprise de contrôle de la ville par l'armée syrienne en décembre 2015. Photo : SIPA

 

30 juin 2012 : lancement du Processus de Genève

Les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité de l'ONU et les Etats membres du groupe d'action sur la Syrie parviennent à Genève à un accord sur le principe d'une transition politique avec la formation d'un gouvernement d'union nationale, et sous-entendant le départ de Bachar Al-Assad. Photo : AFP

 

20 juillet 2012 : début de la bataille d'Alep

Parallèlement à leur offensive sur Damas, les rebelles entrent dans la Alep, la capitale économique et la deuxième ville du pays. Alep menace rapidement de tomber entièrement entre leurs mains, et le régime réagit en envoyant des renforts massifs pour soutenir les points de résistance de l’armée. La bataille durera longtemps et n'est pas terminée : les rebelles auront eu longtemps l'avantage, alliés un moment à l'Etat islamique, mais, aidées par la Russie,  les forces loyalistes sont revenues en force depuis la fin 2015.Photo : AP/AP/SIPA

 

2012 : Naissance de la CNFOR

La Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution (CNFOR), dont la Conseil national syrien est la principale composante, est créée à Doha, au Qatar, à la demande de plusieurs puissances dont les Etats-Unis et la France. Siégeant au Caire et bien financée, cette autorité politique de transition est largement reconnue au niveau international . Photo : AFP

 

9 avril 2013 : création de l'EI

Création de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), désigné par l'acronyme Daech. Un nouveau et terrible front s'ouvre en Syrie.Photo : AFP



21 août 2013 : bombardements à l'arme chimique à La Ghouta

Un bombardement à l'arme chimique au gaz sarin à la Ghouta, dans les faubourgs de Damas, fait de 600 à 1.800 morts, selon les sources. Le gouvernement syrien et l'opposition armée se rejettent mutuellement la responsabilité de ces bombardements, mais le régime de Damas est accusé par l'ONU. La « ligne rouge », avertissement lancé par Barak Obama le 20 août 2012 est franchie, sans véritables conséquences diplomatiques. Photo : AFP

 

13 mai 2014 : démission de Lakhmar Brahimi

Lakhdar Brahimi, l'envoyé spécial conjoint de la Ligue arabe et des Nations unies jette l'éponge, trois mois après l'interruption des négociations inter-syriennes (Processus de Genève). Son successeur, Staffan de Mistura, est nommé le 10 juillet, et participe encore aujourd'hui aux négociations en cours à Genève.Photo : SIPA


13 septembre 2014 : offensive de l'EI sur Kobané

Les jihadistes de l’Etat islamique assiègent la ville clef kurde syrienne de Kobané, après avoir pris une soixantaine de villages dans une offensive fulgurante qui a poussé à la fuite des dizaines de milliers de Kurdes syriens en Turquie. Les peshmerghas, principale force kurde syrienne, chasseront l'Etat islamique de Kobané à la fin du mois de juin 2015. Photo : AFP


29 juin 2014 : l'EIIL instaure un califat

Le 29 juin 2014, l'EIIL (Etat islamique en Irak et au Levant) annonce le rétablissement du califat sous le nom Etat islamique dans les territoires sous son contrôle en Irak et en Syrie. Abou Bakr al-Baghdadi se proclame calife.Photo : SIPA

 

20 mai 2015 : destruction du temple de Palmyre

Les djihadfistes de l'EI s'emparent le 20 mai de l'oasis de Palmyre, la "perle du désert" et l'un des plus remarquables sites antiques du Proche-Orient. Fin août, l'Etat islamique détruira le célèbre temple de Bel et, début octobre, l'Arc de Triomphe. VOIR LE DIAPORAMA Les sites historiques détruits ou menacés par l'Etat islamique Photo : SIPA

 

24 août 2014 : l'EI domine totalement la province de Raqqa

L'Etat islamique s'empare de l'aéroport militaire de Tabqa, dernière place forte contrôlée par le régime de Damas dans la province de Raqqa. La prise de Tabqa va permettre aux djihadistes de démobiliser des milliers de combattants engagés depuis des mois dans cette bataille, et de les redéployer sur d'autres fronts, notamment à Alep. Photo : SIPA

 

30 septembre 2015 : début des frappes russes en Syrie

L'armée de l'air russe mène sa première attaque aérienne en Syrie. Contre les zones occupées par Daech, affirme Moscou, mais à l'évidence surtout contre les forces rebelles en lutte contre Bachar Al-Assad. Une offensive qui sera massive, et qui aura eu pour effet indirect mais immédiat de compliquer sérieusement les rapports avec Ankara. Photo : AFP

 

23 novembre 2015 : premières frappes françaises en Syrie

Les chasseurs-bombardiers français Rafale frappent pour la première fois les djihadistes du groupe Etat islamique (EI) en Syrie depuis le porte-avions Charles-de-Gaulle. Jusqu'ici, le porte-avions français n'avait été engagé que pour des missions en Irak. Le 3 décembre, quelques heures après l'accord du Parlement britannique, quatre avions Tornado de la Royal Air Force décolleront de Chypre pour frapper pour la première fois des sites de Daech en Syrie.Photo : SIPA

 

24 août 2016 : intervention turque

La Turquie lance une opération de l'autre côté de sa frontière pour chasser l'EI, mais aussi les milices kurdes, l'ennemi juré d'Erdogan.(Photo : Bulent Kilic / AFP)

 

22 décembre 2016 : reprise d'Alep

Après un siège asphyxiant des quartiers rebelles d'Alep et une offensive dévastatrice, le régime syrien reprend le contrôle total de la deuxième ville du pays. Des milliers de rebelles et de civils sont évacués en vertu d'un accord parrainé par l'Iran, la Russie et la Turquie. (Photo : Hassan Ammar/AP/SIPA)

 

17 octobre 2017 : Raqqa, le fief de l'Etat Islamique tombe

Après plusieurs mois de combats intensifs, Raqqa, la capitale de l'Etat islamique et symbole des pires atrocités commises par l'organisation djihadiste, tombe aux mains des forces soutenues par les Etats-Unis au moment où le "califa" s'est quasiment entièrement écroulé en Syrie et en Irak, où le groupe était installé depuis 2014.(Photo : Bulent Kilic / AFP)

 

février 2018 : bombardement de la Ghouta orientale

Au moment où la guerre civile en Syrie entre dans sa huitième année, le régime syrien appuyé par la Russie poursuit son offensive dans la Ghouta orientale, la dernière grande enclave rebelle du pays, en dépit de la trêve humanitaire votée par l'ONU. Les raids aériens, qui visiblement n'hésitent pas à utiliser des armes chimiques, atteignent une intensité rare dans cette région assiégée et victime d'un blocus alimentaire et en médicaments depuis 2013. Hôpitaux, civils et enfants payent un lourd tribut au cours de ce qui apparaît comme le dernier grand sursaut de la rébellion.(Photo : Abdulmonam Eassa / AFP)

 

Daniel Bastien & Carole Bibily, in lesechos.fr, le 19 mars 2018.

in https://www.lesechos.fr/monde/diaporamas/syrie-sept-ans-de-guerre-et-de-ravages-131407

Rédigé par Team Histoire-Géo

Publié dans #Term HGGSP

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