Acteurs et enjeux de la conquête spatiale depuis la fin de la Guerre Froide

Publié le 22 Janvier 2025

Acteurs et enjeux de la conquête spatiale depuis la fin de la Guerre Froide

 

 

Consignes de travail  :

En vous appuyant sur les documents ci-dessous, rédigez une synthèse montrant comment ont évolué les acteurs et les enjeux de la conquête spatiale depuis la fin de la Guerre Froide.

 

Doc. 1a : les satellites en 2020

 

Doc. 1b : nombre de satellites actifs en orbite de 1957  à 2024

 

Doc. 2 : les puissances spatiales dans le monde (2022)

 

Doc. 3a : opérateurs ayant effectué le plus grand nombre de lancements orbitaux entre 2022 et 2024

 

Doc. 3b : usage des satellites en orbite (2019)

 

Doc. 4 : "L’Afrique à la conquête de l’espace", par Yassin Ciyow, in lemonde.fr, le 26.04.2019

En janvier, l’Union africaine (UA) a entériné la création d’une Agence spatiale africaine, envoyant ainsi un message clair au reste du monde : l’Afrique regarde, elle aussi, vers les étoiles, et s’arme pour la conquête de  l’espace. Partant de loin, le continent se presse de rattraper son retard. Sur les 31 satellites africains lancés  depuis 1998, 40 % l’ont été ces trois dernières années. Aux côtés de l’Égypte, qui accueillera le siège de l’Agence spatiale africaine dès cette année, le Nigeria et l’Afrique du Sud comptent comme les poids lourds du continent. Cette dernière a d’ailleurs été choisie pour accueillir un des deux sites sur lequel sera déployé le Square Kilometre Array, le plus grand radiotélescope mondial développé pour sonder les confins de l’espace. […] En 2002, à seulement 28 ans, Mark Shuttleworth, un jeune entrepreneur anglo-sud- africain à succès de la fin des années 1990, s’est offert, pour 20 millions de dollars (environ 23 millions d’euros à l’époque), un voyage dans  ’espace qui a fait de lui le premier « afronaute » de l’histoire. Les images du drapeau sud-africain flottant dans  a Station spatiale internationale ont marqué les esprits, suscitant des vocations chez les plus jeunes, dans ce pays qui compte aujourd’hui le plus grand nombre de cursus liés à l’espace sur le continent.

L’attrait pour les étoiles s’explique par les retombées attendues. « L’observation de la Terre, la gestion des  ressources, l’aménagement du territoire, la lutte contre le changement climatique, la réduction des disparités  liées au genre, la surveillance de maladies : le potentiel du spatial en Afrique est immense », explique  Jean- Yves Le Gall, le président du Centre national d’études spatiales (CNES). Les données recueillies par satellite permettent, par exemple, de prédire une épidémie de paludisme.  « Il y a une corrélation entre les larves de moustiques qui propagent la malaria et les concentrations d’humidité. Grâce au satellite, quand on voit qu’il y a  une forte humidité quelque part, cela indique que les moustiques vont s’y propager. Les pouvoirs publics peuvent donc anticiper ». Dans les zones isolées, les services de télémédecine offerts par les satellites compensent l’absence de centres  de santé publics. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui ont incité l’Angola, en 2017, à lancer son premier satellite. Les satellites d’observation sont utiles lors de catastrophes naturelles [...]. Au Kenya, le premier satellite, lancé en 2017, fournit au gouvernement, par l’intermédiaire de son agence spatiale, des données météorologiques en continu. Dans sa lutte contre les grandes sécheresses en 2013, le pays les a savamment utilisées et a ainsi découvert un aquifère dans les sols d’une des régions les plus  touchées. Au Nigeria, l’agence spatiale fournit aux forces de sécurité des images satellitaires permettant de  traquer les djihadistes de Boko Haram ou les groupes insurrectionnels qui sévissent dans la région pétrolifère  du Delta, dans le sud du pays [...].

Si les usages diffèrent, partout les résultats sont probants. « Pour 1 euro dépensé dans le spatial, il y a 100 euros redistribués dans l’économie du pays. Le développement du continent passe par l’espace », affirme, enthousiaste, Sékou Ouédraogo, chef de projets aéronautiques chez Safran Aircraft Engines […]. Si l’Afrique entre peu à peu dans une nouvelle dimension, c’est que le « coût du ticket a fortement diminué ces dernières années », confie l’auteur […]. Même si les coûts diminuent, la plupart des pays africains, aux capacités financières limitées, estiment encore que le spatial n’est pas une priorité pour leur développement. C’est précisément pour cela qu’est créée l’Agence spatiale africaine : « Le développement spatial nécessite une technologie avancée et des moyens financiers considérables. Même si l’on touche parfois au régalien, les  grands pays, plus avancés, doivent coopérer avec les petits. Le modèle de l’Agence spatiale africaine, c’est l’Agence spatiale européenne », souligne M. Ouédraogo.

 

Doc. 5 : "Comment SpaceX a révolutionné le voyage spatial", par Le Temps, in Youtube, 2021

https://www.youtube.com/watch?v=mlWyl6M35Xs

 

Doc. 6 : "L’US Space Force montre les muscles avec une doctrine fondamentale", par Brice Louvet, in sciencepost.fr, le 12.08.2020.

"Spacepower expose l’importance cruciale de cette « frontière finale », que les responsables militaires américains considèrent depuis longtemps comme le terrain de jeu ultime. « La force et la sécurité dans l’espace permettent la liberté d’action dans d’autres domaines de la guerre tout en contribuant à la sécurité et à la stabilité internationale » , indique le document, dans une section intitulée « La puissance spatiale militaire : principes directeurs ».

« Les États-Unis doivent adapter leurs organisations spatiales de sécurité nationale, leur doctrine et leurs capacités pour dissuader et vaincre l’agression et protéger les intérêts nationaux dans l’espace« , peut-on lire également. (...). Une branche militaire consacrée à l’espace est désormais nécessaire pour aborder la « réalité actuelle selon laquelle nos adversaires ont fait de l’espace un domaine de combat« , lit-on également dans un communiqué de l’USSF. Si elles ne sont pas directement citées, la Chine et la Russie sont évidemment ciblées. La Chine est en effet déjà capable d’abattre des missiles dans l’espace. La Russie travaillerait quant à elle sur un système laser capable d’éliminer les satellites.

Ainsi, la militarisation de l’espace, qui jusqu’ici restait un terrain vierge, semble progresser à toute vitesse. Par ce nouveau document, l’US Space Force témoigne de son intention de rejoindre la partie. Notons qu’actuellement, le Traité sur l’espace extra-atmosphérique, entré en vigueur en 1967, interdit aux pays de placer des bombes nucléaires et d’autres armes de destruction massive dans l’espace. Il en va de même pour « établir des bases militaires, des installations ou des fortifications, tester des armes de toute sorte ou mener des manœuvres militaires » . En revanche, rien dans ce traité n’empêche l’établissement d’une « force spatiale », tant que ses activités ne violent pas les termes du Traité. Les armes conventionnelles, telles que les satellites « antisatellites », sont de leur côté autorisées en vertu des dispositions actuelles du traité.

Sur le papier, en cas de conflit majeur, des pays pourraient donc s’efforcer de bloquer ou de détruire les ressources spatiales de nations rivales, y compris les satellites GPS, de surveillance et de communication."

 

 

 

Rédigé par Team Histoire-Géo

Publié dans #Term HGGSP

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