J.F. Kennedy et la course à l’espace
Publié le 20 Janvier 2025
J.F. Kennedy et la course à l’espace.
/image%2F1112415%2F20250120%2Fob_60ab66_john-f-kennedy-speaks-at-rice-univers.jpg)
Kennedy durant son discours du 12 septembre 1962 : "We choose to go to the Moon"
Doc. 1 : « La Nouvelle Frontière », discours d’acceptation de John F. Kennedy devant la convention démocrate de Los Angeles, 15 juillet 1960.
« Car je me tiens ce soir face à l’ouest sur ce qui fut autrefois la dernière frontière. Depuis les terres qui se trouvent derrière moi, sur cinq mille kilomètres, les pionniers du passé renoncèrent à leur sécurité, à leur confort, et parfois à leur vie pour construire ici, dans l’Ouest, un nouveau monde. Ils n’étaient pas retenus par leurs doutes, ni entravés par leurs préjugés. Leur mot d’ordre n’était pas « chacun pour soi », mais « tous pour la cause commune ». Ils étaient résolus à rendre ce nouveau monde fort et libre, à braver les risques et les épreuves, à soumettre les ennemis qui le menaçaient à l’extérieur comme à l’intérieur. (...)
Que nous le voulions ou non, la Nouvelle Frontière est devant nous. De l’autre côté se trouvent les champs inexplorés de la science et de l’espace, les problèmes non résolus de la paix et de la guerre, les derniers bastions de l’ignorance et des préjugés, les questions sans réponse de la pauvreté et de l’abondance. Il serait plus facile de reculer devant une telle frontière, de se tourner vers la médiocrité rassurante du passé, de se laisser bercer par les bonnes intentions et les grands discours — et ceux qui veulent prendre cette voie ne doivent pas voter pour moi, quel que soit leur parti. »
/image%2F1112415%2F20250120%2Fob_82573d_chronologie-espace.jpg)
Chronologie de la conquête spatiale (AFP)
Doc. 2 : Discours prononcé devant le Congrès des États-Unis le 25 mai 1961, un mois après le premier vol dans l'espace du cosmonaute soviétique Youri Gagarine (12 avril) et trois semaines après le bref vol suborbital de l'astronaute américain Alan Shepard (5 mai).
« […] Si nous voulons gagner la bataille qui se joue actuellement à travers le monde entre la liberté et la tyrannie, les spectaculaires réalisations qui ont eu lieu dans l'espace ces dernières semaines devraient nous avoir fait comprendre à tous, comme l'avait fait le Spoutnik en 1957, combien cette aventure marque l'esprit des hommes qui, partout, tentent de déterminer la route à suivre. [...] Je crois que nous possédons toutes les ressources et les talents nécessaires. Mais le fait est que nous n'avons jamais pris les décisions nationales ou mobilisé les ressources nationales nécessaires à un tel leadership. Nous n'avons jamais fixé d'objectifs à long terme, ni un calendrier prioritaire, ni géré nos ressources et notre temps de façon à assurer leur réalisation.[…] Reconnaissant la longueur d'avance obtenue par les Soviétiques avec leurs puissants moteurs de fusée, ce qui leur donne de nombreux mois d'avance, et reconnaissant la probabilité qu'ils exploitent cette avance pendant un certain temps, avec des succès encore plus impressionnants, l'obligation nous incombe de fournir de nouveaux efforts. […] Je demande donc au Congrès, […] de fournir les fonds nécessaires […]. [...] Je crois que cette nation devrait s'engager à atteindre l'objectif, avant la fin de cette décennie, d'envoyer un homme sur la Lune et le ramener sain et sauf sur Terre. Aucun projet spatial de cette période ne sera plus marquant pour l'humanité, ni plus important pour l'exploration à long terme de l'espace, et aucun ne sera aussi difficile ou coûteux à réaliser. Nous proposons d'accélérer le développement du véhicule spatial lunaire approprié. Nous proposons de développer concurremment des propulseurs à combustibles liquides et solides, bien plus puissants que ceux qui sont actuellement développés, jusqu'à établir lesquels sont supérieurs. Nous proposons des fonds supplémentaires pour le développement d'autres moteurs et pour des explorations automatiques - explorations qui sont essentielles pour un objectif que cette nation ne négligera jamais : de garantir la survie de l'homme qui effectuera ce premier ce vol audacieux. Mais dans un sens très réel, ce ne sera pas un homme qui ira sur la Lune - si nous nous prononçons par l'affirmative, ce sera une nation entière. Car c'est en conjuguant nos efforts que nous l'y enverrons. »
/image%2F1112415%2F20250120%2Fob_edfb61_kennedy-giving-historic-speech-to-cong.jpg)
Le président Kennedy annonce le lancement du programme Apollo devant le Congrès américain, le 25 mai 1961.
Doc. 3 : deuxième message sur l’état de l'Union, le 11 janvier 1962.
« [...] Nous avons entrepris l’an dernier un nouvel effort massif dans l’espace exosphérique. Notre but n’est pas seulement d’arriver les premiers sur la Lune, pas plus que le véritable but de Charles Lindbergh n’était d’arriver le premier à Paris. Son but était de développer les techniques et la maîtrise de son pays et d’autres pays dans le domaine de l’atmosphère. Et l’objectif que nous poursuivons en entreprenant cet effort qui, nous l’espérons, nous permettre de déposer l’un de nos concitoyens sur la Lune, est de développer au sein d’une nouvelle frontière de la science, du commerce et de la coopération, la position des États-Unis et celle du monde libre. Cette nation est parmi les premières à explorer cette nouvelle frontière et nous entendons être parmi les premiers, sinon les premiers. Nous offrons nos connaissances et notre coopération aux Nations unies. Nos satellites fourniront bientôt aux autres nations des renseignements météorologiques améliorés. Et j’enverrai au Congrès une mesure tendant à régir le financement et le fonctionnement d’un système international de communications par satellites, d’une façon compatible avec l’intérêt public et notre politique étrangère.
Mais la paix dans l’espace n’aiderait en rien les États-Unis si la paix sur Terre avait disparu. L’ordre mondial ne sera assuré que lorsque le monde entier aura déposé ces armes qui paraissent offrir à présent la sécurité, mais qui menacent notre survie dans l’avenir. […] »
doc. 4 : Budget de la NASA entre 1959 et 1970 (en milliards de dollars)
/image%2F1112415%2F20250120%2Fob_4fc89d_screenshot-2025-01-20-at-21-55-45-prog.png)
Doc.5 : Le discours est prononcé à l'université Rice, à Houston, le 12 septembre 1962.
« Nous avons choisi d'aller sur la Lune. Nous avons choisi d'aller sur la Lune au cours de cette décennie et d'accomplir d'autres choses encore, non pas parce que c'est facile, mais justement parce que c'est difficile. Parce que cet objectif servira à organiser et à offrir le meilleur de notre énergie et de notre savoir-faire, parce que c'est le défi que nous sommes prêts à relever, celui que nous refusons de remettre à plus tard, celui que nous avons la ferme intention de remporter, tout comme les autres. »
Doc. 6 : discours d'une demi-heure devant l'Assemblée Générale des Nations Unies, le 20 septembre 1963.
« Dans un domaine où l’Union soviétique et les États-Unis ont une expérience particulière – le domaine de l’espace – il y a une place pour une coopération nouvelle, pour de nouveaux efforts conjoints dans la règlementation et l’exploration de l’espace. Dans ces possibilités figure une expédition conjointe sur la lune. L’espace ne pose aucun problème de souveraineté : par décision de cette assemblée, les membres des Nations Unies ont renoncé à revendiquer tous droits territoriaux sur l’espace extra-atmosphérique ou sur les corps célestes, et ils ont déclaré que le Droit International et la Charte des Nations Unies s’appliquaient en la matière.
Pourquoi, dès lors, le premier vol de l’homme vers la Lune donnerait-il lieu à une compétition entre les nations ? Pourquoi l’Union soviétique et les États-Unis, dans la préparation de telles expéditions, se trouveraient-ils engagés dans un immense double emploi portant sur les recherches, la construction et les dépenses ? Certainement, nous devrions explorer si les savants et les astronautes de nos deux pays – voire du monde entier – ne peuvent pas travailler de concert à la conquête de l’espace en envoyant un jour sur la Lune, au cours de cette décennie, non pas les représentants d’une seule nation, mais les représentants de toute l’humanité. […] »
/image%2F1112415%2F20250120%2Fob_9e8e95_apollo-11-saturn-v-lifting-off-on-july.jpg)
Lancement de la fusée Saturn V transportant l'équipage d’Apollo 11 (Neil A. Armstrong, Michael Collins & Edwin E. Aldrin Jr.) qui sera le premier à se poser sur la Lune, le 16 juillet 1969
Analyse de documents :
Répondez aux questions suivantes en vous appuyant sur les documents ci-dessus. Chacune de vos réponses doit être accompagnée d'une ou plusieurs citations.
1. Comment peut-on définir la notion de "frontière" (frontier en anglais)"? Qu'est-ce que la "nouvelle frontière"? (Quels en sont les différents aspects?)
2. Dans quels contextes cette politique s'inscrit-elle?
3. Pour chacun des discours, déterminez quels sont destinataires et les enjeux.
4. Quel est l'acteur principal de la conquête spatiale?
5. Quels en sont les enjeux de cette course à l'espace? Confirmer et nuancer l'affirmation suivante : "la conquête de l'espace témoigne des rivalités de puissance"
Tâche finale :
En vous appuyant sur les idées et les informations dégagées de l'analyse préalable des documents, rédigez une synthèse expliquant le sens de l'expression "la course à l'espace".