Le débarquement du 6 juin 1944 à travers le cinéma - PPO
Publié le 22 Janvier 2025
Le débarquement du 6 juin 1944 à travers le cinéma - PPO
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Photo prise par Robert Capa à Omaha Beach, 6 juin 1944
Si les films racontent toujours des histoires, ils mettent parfois en récit de grands évènements historiques. C'est le cas pour le débarquement allié du 6 juin 1944 (opération Overlord) qui fut à de nombreuses reprises le sujet d’œuvres cinématographiques. L'occasion pour nous d'étudier la manière dont les réalisateurs se sont emparés de ce moment clé de la 2nde Guerre mondiale, de mesurer la distance entre la réalité historique et sa transcription cinématographique et de réfléchir à l'évolution de ce représentations en les replaçant dans leur contexte respectif.
Rappel historique (herodote.net)
"Le 6 juin 1944, à l'aube, une armada de 4266 navires de transport et 722 navires de guerre s'approche des côtes normandes. Elle s'étale sur un front de 35 kilomètres et transporte pas moins de 130 000 hommes, Britanniques, Étasuniens ou Canadiens pour la plupart. Plus de 10 000 avions la protègent...
Au début de l'année 1944, les Soviétiques ont franchi le Dniepr et envahi la Roumanie et la Bulgarie. Pour les Allemands, la défaite n'est plus que l'affaire de quelques mois. L'ouverture du « second front » à l'Ouest doit l'accélérer. Dwight Eisenhower et ses adjoints, les généraux américains Omar Bradley et George Patton ainsi que le maréchal britannique Bernard Montgomery, décident de débarquer en Normandie, au sud de la Seine. (...) L'objectif est d'installer une tête de pont sur ces plages puis de s'emparer du port en eau profonde de Cherbourg afin d'intensifier les débarquements d'hommes et de matériels.
Il n'empêche que d'impressionnantes fortifications parsèment le littoral océanique des Pyrénées à la Norvège. C'est le « mur de l'Atlantique ». L'arrière-pays du Cotentin a aussi été inondé par les Allemands dès janvier 1944 et protégé contre d'éventuels atterrissages par des pieux, tranchées, mines etc. Hitler lui-même attend avec impatience le débarquement. Il croit pouvoir le repousser aisément et, de la sorte, mettre hors jeu les Anglo-Saxons avant de reporter toutes ses forces contre l'Armée rouge ! Il est convaincu qu'il aura lieu au nord de la Seine, à l'endroit le plus étroit de la Manche et à 300 kilomètres seulement du centre industriel de la Ruhr.
Les Alliés font de leur mieux pour l'en convaincre. Ils montent pour cela l'opération Fortitude (« courage » en français), avec, face au Pas-de-Calais, dans la campagne du Kent, une impressionnante concentration de blindés en baudruche gonflable et d'avions en contreplaqué. Cette intoxication permettra aux Alliés de n'affronter que 17 divisions allemandes sur les 50 présentes dans la région, les autres attendant dans le Nord un deuxième débarquement qui ne viendra jamais. Les forces allemandes de Normandie totalisent près de 300 000 hommes. Elles sont placées sous le haut commandement du prestigieux feld-maréchal Erwin Rommel.
Comme le temps a été mauvais sur la côte normande dans les premiers jours de juin, excluant toute tentative de débarquement, il n'y a cette nuit-là que 50 000 soldats pour faire face à l'armada alliée, dont une moitié de non-Allemands engagés de force et dont la valeur guerrière n'est pas la première qualité. En raison de la tempête qui sévit sur la Manche, Eisenhower a déjà reporté le débarquement du 4 au 6 juin. Le 5 juin, enfin, son service météo lui promet une accalmie de 36 heures et il décide d'engager sans délai l'opération Overlord. Vers minuit, trois cents éclaireurs (pathfinders) sont parachutés derrière les marais du littoral, sur la presqu'île du Cotentin. Ils balisent les terrains d'atterrissage destinés aux planeurs qui les suivent. 23 500 parachutistes de trois divisions aéroportées (2395 avions et 867 planeurs) sont lâchés derrière les lignes allemandes. Leur mission est de dégager la plage Utah et de couper la route nationale qui relie Caen à Cherbourg via Sainte-Mère-Église.
Au matin du Jour J, à 5h30, les avions alliés et une demi-douzaine de cuirassés bombardent les fortifications des plages et des falaises. Une heure plus tard, cinq divisions (deux américaines, deux britanniques et une canadienne) commencent à débarquer sur autant de plages aux noms codés. De l'ouest vers l'est, Utah et Omaha (troupes américaines), Gold (troupes britanniques), Juno (troupes canadiennes) et Sword (troupes britanniques et détachement français). Les hommes progressent sur les plages sous le feu des Allemands qui tirent du haut des blockhaus, ces derniers étant eux-mêmes pilonnés par les cuirassés alliés depuis le large. La chance sourit en définitive aux Alliés. Pendant toute la journée, ils n'ont à affronter que deux avions de chasse allemands. Quant aux Panzers ou chars d'assaut allemands, ils sont restés en réserve à l'intérieur des terres, mis à part une contre-attaque au petit matin sur Sainte-Mère-Église. C'est ainsi qu'à la fin de la journée, 135 000 hommes ont déjà réussi à poser le pied sur le sol français.
Les Américains déplorent 3 400 tués et blessés, les Britanniques 3 000, les Canadiens 335 et les Allemands 4 000 à 9 000. Les trois cinquièmes des pertes alliées se sont produites sur la plage Omaha. Mais, au total, elles s'avèrent beaucoup moins importantes que prévu. Les bombardements des villes normandes et des noeuds de communication ont par ailleurs causé la mort de 2500 civils. Au soir du 6 juin, les Alliés ont réussi à établir une tête de pont sur la côte. Ils peuvent mettre en place toute la logistique indispensable au débarquement de millions d'hommes, en vue d'une offensive de longue haleine..."
Source : https://www.herodote.net/6_juin_1944-evenement-19440606.php
Consignes de travail :
Pour chacun de ces extraits, répondez aux questions suivantes :
- Quel est le contexte de réalisation du film?
- Quelles sont les techniques cinématographiques employées : jeu des acteurs? plan/cadrage? mouvements de caméra?
- Comment sont représentés les alliés? Les allemands? Le débarquement?
- Comparez les deux extraits et mettez en évidence les points communs et les différences => comment a évolué la représentation du débarquement?
Extrait #1 : "Le jour le plus long", de K. Annakin, A. Marton, B. Wicki, G. Oswald et D. F. Zanuck, 1962.
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Le point de vue allemand : https://www.youtube.com/watch?v=7tJRYf2cIuQ
Le débarquement : https://www.dailymotion.com/video/x7ad8n
Extrait #2 : "Il fait sauver le soldat Ryan", Steven Spielberg, 1998.
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Omaha Beach : https://www.youtube.com/watch?v=XijMMhs55oc