Le continent américain: entre tensions et intégrations régionales.

Publié le 2 Février 2020

THÈME 3 : LES DYNAMIQUES GÉOGRAPHIQUES DES GRANDES AIRES CONTINENTALES

 

Chapitre 1: Le continent américain, entre tensions et intégrations régionales

 

Planisphère de Waldseemüller (1507) où apparait pour la 1ère fois le terme "Amérique"

 

I – LE CONTINENT AMÉRICAIN : UN CONTINENT AUX MULTIPLES CONTRASTES.

 

Au sein du continent américain, les contrastes sont multiples et marqués. Ces clivages d'ordre culturel, socio-économique et politique renvoient aussi bien à l'histoire profonde du continent qu'à des dynamiques plus contemporaines. On peut par exemple citer :

=> Quels sont les différents contrastes qui caractérisent le continent américain?

=> En quoi ces contrastes témoignent-ils de l'opposition nord-sud et des effets spatiaux de la mondialisation?

 

1. Les contrastes culturels: un continent entre influence états-unienne, affirmation des suds et métissage.

 

Le continent est divisé en deux grandes aires civilisationnelles : l'ensemble anglo-saxon protestant au nord (États-Unis, Canada) et l'ensemble catholique-latin au sud. Cependant, le processus actuel de mondialisation tend à nuancer cette opposition. D'une part, l'ensemble du continent est soumis à l'influence du modèle culturel nord-américain (diffusé par les médias, les FTN...) et à la fascination qu'exerce encore aujourd'hui "l'american way of life". L'impact de la mondialisation amène aussi à la constitution de lieux mondialisés/uniformisés (les "non-lieux" de l'anthropologue Marc Augé, espaces interchangeables qui sont davantage consommés qu'appropriés par les individus), comme des aéroports internationaux, des centres commerciaux (les mauls états-uniens), des boutiques Apple-store, des lieux de mise en scène et/ou de folklorisation touristiques...

D'autre part, l'influence latino-américaine progresse rapidement aux États-Unis (et parfois dans le monde) en relation avec l'arrivée de migrants latinos (en particulier en Floride et dans les Etats du sud-ouest, c'est à dire dans la région transfrontalière de la "Mexamérique") ainsi qu'avec l'affirmation identitaire et culturelle de certaines puissances émergentes du sud (qui développent leur soft power, comme au Brésil avec l'organisation de la coupe du monde de football ou encore la promotion touristique du carnaval de Rio de Janeiro, de l'Amazonie...).

 

Diversité et dynamiques culturelles en Amérique

 

Cholita bolivienne devant un mur Coca-Cola

 

A des échelles d'analyse plus fines, la diversité culturelle est très marquée. Ainsi, on trouve par exemple aux États-Unis de nombreuses minorités (latinos, juifs, asiatiques...) issues des vagues migratoires successives qui ont marqué la construction du pays. Au Mexique, en Amérique centrale, dans les pays andins ou encore au Brésil, les populations amérindiennes (Aymara et Quechua dans les Andes) représentent encore une forte proportion de la population. Les langues et cultures amérindiennes ont d'ailleurs été reconnues par certains États (au Brésil ou en Bolivie dont le président Evo Morales est d'origine Aymara) et les Inuits du Canada bénéficient même de l'autonomie sur leur territoire. Encore une fois, ces "minorités" profitent de l'exposition médiatique rendue possible par la mondialisation (médias, ONG...) pour faire valoir leurs revendications et leurs intérêts. Enfin, les Caraïbes apparaissent comme une véritable mosaïque culturelle marquée notamment par les diverses formes de créolité. La musique, de la samba brésilienne au hillbilly des Appalaches en passant par le reggae jamaïcain et les mariachis mexicains (tous ces genres musicaux étant aujourd'hui diffusés mondialement grâce à internet et aux FTN du disque), symbolisent bien ce foisonnement et cette diversité des cultures.

 

Le président bolivien Evo Morales lors d'une cérémonie pré-colombienne à Tiahuanaco

 

La reconnaissance des territoires indiens au Brésil

 

2. L'Amérique "duale" ou la violence des clivages socio-économiques

 

C'est en terme de niveau de développement que les contrastes au sein de l'aire continentale sont les plus forts. Plusieurs ensembles peuvent être distingués :

  • Les pays du nord développés (les États-Unis et le Canada). Dans ces deux pays, membres de la triade, le niveau de développement (IDH >0,9) et le degré de technologie sont élevés, l'urbanisation (environ 75% de la population est urbaine) et la tertiarisation de l'économie (70% des actifs) avancées. Ils disposent d'une économie puissante et diversifiée et les principales métropoles constituent des centres décisionnels d'envergure continentale et mondiale. Des poches de pauvreté existent toutefois (population des réserves indiennes, espaces en crise de la « rust belt », ghetto des grandes métropoles...) et les inégalités ont tendance à croître sous les effets de la mondialisation libérale (cf étude de cas sur NYC).

 

L'inégale développement en Amérique (IDH 2011)

 

  • Les suds émergents (Brésil, Argentine, Chili, Venezuela, Colombie et Mexique, surnommés les « jaguars »). Ces pays connaissent une croissance économique forte en grande partie liée à leur intégration à la mondialisation : exportation d'hydrocarbures (Venezuela) et de matières 1ères minérales (Chili, Colombie) ou agricoles (Brésil, Argentine), développement industriel (maquilladoras mexicaine), accueil d'IDE... Toutefois, si ces États voient leur niveau de développement progresser et une classe moyenne se constituer, les inégalités socio-économiques restent encore très fortes, notamment dans les espaces urbains où des « gated communities » (quartier fermé réservé aux populations aisées) jouxtent des bidonvilles (favelas brésiliennes, barrios vénézuéliens...). C'est en particulier le cas au Brésil ou au Vénézuela.

 

IDH et évolution de l'IDH dans le monde entre 1995 et 2004: un continent en développement

L'indice de Gini en Amérique latine (2005): un continent inégalitaire

 

  • Les pays du sud ou « l'autre Amérique » (Amérique centrale, Amérique andine, Haïti...). Ces pays ont, malgré la diversité des situations, des niveaux de développement assez bas (on trouve quelques PMA sur le continent, comme par exemple Haïti, pays le plus pauvre de la région) ainsi que des économies peu diversifiées et dépendantes du cours des matières 1ères et/ou de la demande extérieure. Il s'agit généralement d'Etats peu intégrés au processus de mondialisation et plutôt répulsives pour les investissemenst étrangers (comme la Bolivie, pauvre, instable et enclavée).  Les classes moyennes sont encore rares et les inégalités sociales très fortes, aussi bien au sein des espaces urbains qu'entre les villes et les espaces ruraux souvent rongés par la misère.

 

Bidonville à Haïti

 

Paysans équatoriens

 

D'une manière générale, l'Amérique latine est le continent le plus inégalitaire de la planète ("société duale"). Ces contrastes s'observent à toutes les échelles et ont tendance à s'accroitre sous l'effet de la mondialisation (comme par exemple entre les littoraux en développement et l'arrière-pays plus en retard).

Cette opposition « nord-suds » qui caractérisent le continent américain est à l'origine de flux divers : entre les pays du sud (de la Bolivie vers la l'Argentine ou du Pérou vers le Vénézuela) (migration sud-nord, IDE nord-sud...) ainsi que vers le nord, ce qui occasionne des tensions comme dans le cas de la frontière "murée" entre les États-Unis et le Mexique.

 

Frontière Etats-Unis - Mexique au niveau de San Diego

 

3. Contrastes et fragmentation politiques.

 

Du point de vue politique, l'opposition Amérique du nord /Amérique latine est encore une fois assez marquée. Tout d'abord, le nord du continent est peu fragmenté (3 États seulement) alors que l'Amérique du sud et plus encore l'Amérique centrale et les Caraïbes sont politiquement très morcelées (l'isthme continental compte à lui seul 7 États).

En terme de régime politique, si les États-Unis (comme leurs cousins canadiens) sont attachés au modèle libéral et démocratique, la situation est plus complexe dans le reste du continent. En effet, malgré le processus de démocratisation en cours depuis la fin de la Guerre Froide, des dictatures (Cuba, Haïti), de l'instabilité politique (guerre civile en Colombie, coups d’État récurrents en Bolivie...) et de la corruption subsistent toujours.

De plus, depuis les années 1990, des partis de gauche développant souvent un discours anti-américain sont parvenus au pouvoir comme au Venezuela (Hugo Chavez puis Nicolás Maduro), en Bolivie (Evo Morales) ou encore au Brésil (Lula da Silva puis Dilma Rousseff), à l'origine de rapprochement diplomatique au sud mais aussi de tensions géopolitiques à l'échelle continentale.

 

Hugo Chavez (Venezuela), Evo Morales (Bolivie), Lula da Silva (Brésil) et Rafael Correa (Equateur) en 2008

 

II - DES TENSIONS QUI S'EXPRIMENT A TOUTES LES ECHELLES

 

=> Quelles sont les tensions géopolitiques qui existent en Amériques?

=> En quoi reflètent-elles les contrastes économiques et politiques qui caractérisent le continent?

=> Quels sont les effets de la mondialisation sur ces tensions? (réduction ou aggravation?)

 

1. Les tensions géopolitiques à l'échelle continentale: l'affirmation du sud face au géant Yankee

 

L'opposition idéologique entre les États-Unis et certains pays latino-américains (Cuba, Venezuela, Bolivie...) constitue une des principales sources de tension et témoigne d'un refus de l'hégémonie états-unienne sur le continent.

En effet, depuis le XIXème siècle (avec la "Destinée manifeste" et la doctrine Monroe de 1823), les États-Unis considèrent l'Amérique latine et caribéenne comme leur « chasse gardée »; ils y multiplient les ingérences militaires (soutien aux coups d’États pendant la Guerre Froide comme au Chili ou au Guatemala, présence de bases militaires comme à Guantanamo et au Panama, lutte contre les narcotrafiquants en Bolivie et en Colombie) et économiques (« dollarisation » des économies, contrôle de vastes superficies agricoles et de secteurs économiques par de grandes FMN...).

Cette domination et cet impérialisme « yankee » ont ainsi amené au développement d'un sentiment anti-américain puissant, à la fois facteur d'émancipation du sud et frein évident à l'intégration continentale, même sir es relations commerciales entre le nord et le sud du continent sont de plus en plus importantes (et aussi même si B. Obama a récemment entamé un processus de normalisation des relations entre Cuba et les Etats-Unis).

 

La Doctrine Monroe, par L. Dalrymple, 1905

 

L'impérialisme des Etats-Unis en Amérique centrale

 

2. Les tensions entre États :

 

Elles concernent tout d'abord d'anciens conflits dont les traces/mémoires sont encore visibles et vivaces. On peut par exemple citer la guerre du Pacifique (1879-1883) qui a permis au Chili de s'étendre aux dépends du Pérou et de la Bolivie (qui réclame toujours un accès au Pacifique!) ou encore la guerre du Chaco grâce à laquelle le Paraguay s'est étendu au détriment de la Bolivie.

Ces tensions sont également liées à des litiges frontaliers. Bien qu'ils aient été partiellement réglés ces dernières années, certains restent d'actualités, notamment en ce qui concerne le tracé des ZEE dans la zone caribéenne ou entre le Chili et le Pérou.

Les relations inter-étatiques en Amérique latine sont toutefois aujourd'hui globalement apaisées, comme en témoigne la faiblesse du budget militaire des États de la région (également lié à la protection assurée par les Etats-Unis), le Costa Rica ne disposant même pas d'armée!

 

Les tensions frontalières en Amérique latine

 

Tensions territoriales et frontalières entre le Chili, le Pérou et la Bolivie

 

3. Les tensions intérieures : un continent touché par la violence et la criminalité

 

Ce sont les plus importantes et sont avant tout liées à la pauvreté et aux inégalités sociales, notamment dans les espaces urbains (trafic, criminalité, zones de non-droit des favelas brésiliennes...). Le Salvador, le Honduras ou le Guatemala connaissent ainsi les plus forts taux d'homicide du monde. Les métropoles états-uniennes sont aussi des espaces de violence en raison de gangs locaux issus par exemple des ghettos afro-américains (cf les "bloods" et les "Crips" de South Central à Los Angeles) ou de gangs en provenance d'Amérique centrale (les « Maras »). Les revendications des peuples indigènes et la question foncière sont également à l'origine de tensions et parfois de violence (au Brésil par exemple, avec le "mouvement des sans terres" ou au Mexique avec le sous-commandant Marcos dans le Chiapas)

 

Membres des Maras au Salvador

 

Evolution des territoires des gangs de 1978 à 2012 à Compton (Los Angeles) (Y. Le Moigne, 2014)

 

Les 20 villes les plus violentes de la planète : la sur-représentation (latino-)américaine

 

En outre, la violence est largement liée au narcotrafic. Au Mexique par exemple, les autorités sont impuissantes face aux cartels de la drogue (marijuana et cocaïne) dont la violence atteint un degré inouïe, notamment dans les villes frontalières des États-Unis (Tijuana). En Colombie, l’État est toujours plus ou moins au prise avec les FARC, guérilla d'extrême gauche qui vit du trafic de cocaïne et contrôle une grande partie du sud du pays. Le narcotrafic, qui génère des milliards de dollars de bénéfice, est par ailleurs un facteur majeur de corruption.

 

Géographie et économie de la drogue sur le continent américain

 

Enfin, les tensions internes peuvent être liées au contrôle des ressources naturelles. La province de Santa Cruz au sud de la Bolivie, riche en hydrocarbures, s'oppose fréquemment au pouvoir central et réclame son autonomie/indépendance afin de ne pas avoir à partager la manne pétrolière.

Si la violence sociale et physique est toujours prégnante en Amérique, on peut toutefois noter un apaisement des relations entre les États du continent ainsi qu'une plus grande stabilité interne. Ces évolutions sont autant de facteurs positifs en vue d'un approfondissement de l'intégration régionale.

 

III - UN CONTINENT EN VOIE D'INTEGRATION ?

 

=> Comment se manifeste l'intégration régionale au sein de l'aire continentale américaine? A quelle échelle?

=> En quoi les dynamiques géographiques d'intégration régionale témoignent-elles de l'intégration des Etats du continent au processus de mondialisation?

 

1. L'intégration continentale se traduit par la multiplication des flux intérieurs.

 

En effet, sous la pression des États-Unis et des grandes organisations internationales (FMI, OMC...) ainsi qu'avec l'adoption de stratégies de développement économique extraverties (donc la volonté de participer au processus de mondialisation), les États américains ouvrent de plus en plus leur frontières au commerce international et les échanges de marchandises sont de plus en plus massifs, notamment en ce qui concerne les matières 1ères.

Toutefois, ces flux sont encore largement déséquilibrés : ils s'effectuent principalement au profit des États-Unis et dans une moindre mesure du Brésil. Les échanges intrarégionaux d'Amérique latine ne représentent que 20% du commerce total. Cette réalité reflètent l'inégale développement du continent,  l'inégale puissance économique des Etats qui le composent ainsi que l'inégale degré d'intégration à la mondialisation et permet une rapide typologie: le centre d'impulsion que constituent les Etats-Unis, les pays émergents (Brésil et mexique notamment), les pays ateliers et les pays plus marginalisés et dépendants.

 


Interdépendances et intégration énergétiques en Amérique.

 

De plus, les flux humains, légaux ou non, témoignent aussi de l'importance des liens fonctionnels au sein de l'aire continentale. Les flux migratoires régionaux - c'est à dire à l'intérieur de l'Amérique latine, vers l'Argentine, le Brésil, le Chili ou le Venezuela - et entre l'Amérique latine et les États-Unis/le Canada sont les plus importants du monde. Parfois à l'origine de tensions, ils contribuent également à un brassage culturel (cf la « Mexamérique »), tout comme les flux touristiques (essentiellement nord-nord et nord-sud, vers les Caraïbes principalement) qui participent de la diffusion des modes de vie nord-américains et à l'émergence de certains Etats du Sud (Ycatan au Mexique, tourisme vert au Costa-Rica, Brésil...)

Migrations intérieurs et extérieures en Amérique latine

 

2. Cette intégration repose aussi sur la mise en place d'organisations régionales de libre-échange

 

Elles assurent la libre circulation des capitaux et des marchandises (mais pas celle des hommes). Les principales sont:

  • Le MERCOSUR (1991) réunissant l'Argentine, le Paraguay, l'Uruguay, le Brésil et le Venezuela (et quelques États associés). Cette organisation est très dynamique (la valeur de ses échanges a été multipliée par 10 en 20 ans) mais profite surtout au Brésil qui polarise les flux et organise l'espace productif de l'ensemble à son profit (délocalisation en Argentine...). Le MERCOSUR montre en outre la volonté des États latino-américains (du Brésil notamment) d'échapper à la tutelle états-unienne en s'organisant de manière autonome.

  • L'ALENA (1994), qui regroupe les États-Unis, le Mexique et le Canada, constitue une des principales aires de puissance de la planète (460 millions d'habitants, 1/4 de la richesse produite dans le monde). Si le Canada et le Mexique ont bénéficié de la croissance économique de la zone, leur dépendance vis à vis des États-Unis s'est fortement accrue (les USA attirent 75% des exportations canadiennes et près de 80% des exportations mexicaines) et l'organisation profite surtout à la 1ère puissance économique mondiale.

  • Il existe enfin une multitude d'organisations de moindre envergure, comme par exemple la Communauté Andine (CAN), le Marché Commun Centre-américain (MCCA) ou encore la Communauté Caribéenne (CARICOM). Ces organisations témoignent encore une fois de la volonté des petits États latino-américains de s'organiser en dehors de la sphère d'influence/de domination US et brésilienne mais restent en réalité fragiles et peu dynamiques.

  • L'Organisation des États Américains (OEA) est la seule organisation réunissant tous les États du continent. Avant tout forum de discussion, sa vocation n'est pas économique mais politique et sécuritaire (promotion des droits de l'homme, lutte contre le narcotrafic...). La création de la Zone de Libre Échange des Amériques (ZLEA), ambitieux projet d'union douanière d'échelle continentale d'origine états-unienne, est pour l'instant bloquée par les pays du sud du continent à la recherche d'indépendance politique et économique vis à vis à du géant US.

Les organisations régionales en Amérique

 

3. La mise en place de ces organisations et la croissance des flux modifient l'organisation des territoires.

 

Les dynamiques économiques et géographiques actuelles (intégration régionale et intégration à la mondialisation) se traduisent par mutations dans l'organisation territoriales des Etats de la région. Quelques exemples :

  • Expansion des réseaux de transport : construction de routes transcontinentales (transamazionenne), de gazoduc (du Venezuela à l'Argentine), de liaisons transfrontalières (pont entre le Brésil et l'Argentine sur le rio Iguaçu)... Le continent "se met en réseau" et de nouveaux hubs apparaissent.

L'intégration régionale par les transports

 

La route trans-amazonienne qui traverse le Brésil d'est en ouest: vecteur d'intégration nationale/régionale et axe de mise en valeur (défrichement)

 

  • Apparition d'une vaste région transfrontalière, la « Mexamérique », caractérisée par l'importance des flux transfrontaliers, par la présence massive des populations hispaniques aux États-Unis et par l'existence de villes jumelles (« twin-cities ») complémentaires de part et d'autre de la frontière (Tijuana/San Diego, Ciudad Juarez/El Paso).

 

La Mexamerica

 

  • Mise en place d'une Division Internationale du Travail à l'échelle du continent comme au sein de l'ALENA avec le système des « maquiladoras » (entreprises dont le siège social est implanté aux États-Unis et les usines au Mexique, à proximité de la frontière, les productions étant exportées vers les consommateurs du nord) ou entre le Brésil et ses voisins.

 

Le système des maquiladoras

 

  • Accroissement des déséquilibres intérieurs, comme au Mexique où les régions du nord dynamisées par l'ALENA et celles de l'est très touristiques (péninsule du Yucatan) sont bien plus développées que celles du sud. C'est aussi en partie le cas du Brésil.

 

Ainsi, s'il existe encore de nombreux facteurs de blocage, l'intégration régionale progresse et les interdépendances s'approfondissent. Les flux sont en croissance mais restent inégaux (flux de matières premières sud-nord, flux d'IDE et de biens à forte valeur ajoutée nord-sud) et restent déséquilibrés. En effet, les rapports de force étant inégaux, cette intégration se fait surtout au profit des États-Unis et aujourd'hui de plus en plus du Brésil.

 

Le continent américain en chiffres :

  • 42 millions de km²

  • 15 000 km du nord au sud

  • 972 millions d'habitants

  • 35 pays et 19 dépendances

 

 

 

 

Rédigé par Team Histoire-Géo

Publié dans #Term Géo

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V
Hi, <br /> <br /> Vsuperhr very grateful you did share your knowledge here. It is an exuberant post<br /> <br /> Thank you so much for providing such useful content.
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C
Cuba et Haïti sont-ils des dictatures?
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W
Bonjour,<br /> Merci pour votre travail qui est très utile pour mes révisions !<br /> J'aurai simplement une question : la problématique "Quels sont, au sein du continent américain, les facteurs de tensions entre les différents espaces qui le composent" convient-elle pour ce sujet de composition ? Faut-il obligatoirement une problématique qui commence par "En quoi" ou "Dans quelle mesure" ?<br /> Merci
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T
Bonjour,<br /> En réalité il nous est plutôt déconseillé de vous donner des problématiques commençant par "en quoi " ou "dans quelle mesure" (que vous auriez du mal à comprendre...). Ta problématique est donc convenable mais elle ne fait pas apparaitre la notion "d'intégration". Tu peux l'améliorer en posant la question suivante : "comment s'effectue l'intégration territoriale du continent américain et quels en sont les limites?"<br /> Cordialement.
V
Composition très complète et intéressante, à j-17 du bac c'est précieux!
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M
Blog intéressant pour une analyse des questions d'Histoire et de Géographie. Merci !
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M
Salut ! je suis professeur d'Histoire et de Géographie au lycée de Pikine (banlieue dakaroise : Sénégal). J'ai trouvé intéressant votre dossier et votre blog que je trouve très utiles pour une analyse des questions d'histoire et de géographie. Merci !
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T
Merci pour votre commentaire et ravi de partager ces cours par delà les frontières! A bientôt
T
Bonjour j'ai emprunté une image appartenant à ce dossier traitant de l'Am. Dans mon dossier sur la frontière E-U/Mex, je noterai la source, ce site, et l'objet du blog. UPJV Amiens
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T
Merci pour votre intérêt et pour votre rigueur scientifique. Je dois avouer que, si les textes sont originaux, j'ai utilisé des documents trouvés sur le web sans toujours en citer la source (ce qui n'est pas très rigoureux). Amicalement.
B
Bonjour, je me suis permis de renvoyer mes élèves vers votre très intéressant cours en insérant un lien sur mon blog. Cordialement<br /> L.Boulle
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T
Merci à vous; si ce blog peut servir à un maximum d'élèves, tant mieux! Cordialement