La cohabitation en question.

Publié le 5 Juin 2020

La cohabitation en question

 

Premier conseil des ministres de la cohabitation, le 22 mars 1986. A gauche au milieu, François Mitterrand (PS), le Président de la République  ; face à lui, Jacques Chirac (RPR), le 1er Ministre et l'ensemble de son gouvernement.

 

En mars 1986 débutait la première cohabitation de la Cinquième République. Après la victoire de la coalition RPR-UDF (droite - centre-droite) emmenée par le gaulliste Jacques Chirac lors des élections législatives, le Président socialiste François Mitterrand se voyait en effet contraint de nommer Premier Ministre le chef de fil de la droite.

Cette situation institutionnelle inédite pose de nombreuses questions sur le fonctionnement de la démocratie française, aussi bien dans sa dimension constitutionnelle que politique.

- Quel équilibre des pouvoirs entre le Président et le Premier Ministre selon la constitution de 1958?

- Quelle répartition des rôles dans la pratique du pouvoir au sein de cet "exécutif bicéphale"?

- Les périodes de cohabitation témoignent-elles du bon fonctionnement démocratique du régime français ou sont-elles à l'inverse le signe de ses limites et de ses blocages?

 

Document 1 : Constitution de la Vᵉ République, 1958 (extraits)

- Article 5. Le président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure [...] le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État. Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire et du respect des traités.
- Art. 9. Le président de la République préside le conseil des ministres.
- Art. 15. Le président de la République est le chef des armées. [...]
- Art. 20. Le gouvernement détermine et conduit la politique de la nation. Il dispose de l’administration et de la force armée. Il est responsable devant le parlement [...].

 

Document 2 : Les résultats des élections présidentielles et législatives de 1981 à 2002.

 

Document 3 : Allocution télévisée du Président de la République après le résultat des élections législatives, le 17 mars 1986.

A la suite des élections du 16 mars 1986, Mitterrand prend acte de la nouvelle majorité parlementaire qui vient de se définir par les urnes et déclare son intention de nommer un Premier ministre qui respecte ce verdict populaire.

 

Document 4 : Discours du Président de la république François Mitterrand devant le parlement, le 8 avril 1986

"Depuis 1958 et jusqu’à ce jour, le président de la République a pu remplir sa mission en s’appuyant sur une majorité et un gouvernement qui se réclamaient des mêmes options que lui. Toute autre [...] est la situation issue des dernières élections législatives. Pour la première fois, la majorité parlementaire relève de tendances politiques différentes de celles qui s’étaient rassemblées lors de l’élection présidentielle […]. Beaucoup de nos concitoyens se posent la question de savoir comment fonctionnent les pouvoirs publics. A cette question, je ne connais qu’une seule réponse, la seule possible, la seule raisonnable, la seule conforme aux intérêts de la nation : la Constitution, rien que la Constitution, toute la Constitution..."

Document 5 : Caricature de Plantu, Le Monde, le 10 novembre 1986.

 

Document 6 : Incident protocolaire lors d'une visite de la base aérienne d'Istre, le 19 août 1987.

En août 1987, François Mitterrand et le ministre de la Défense André Giraud se rendent sur la base aérienne d’Istres. A la fin de la visite, un incident se produit : André Giraud quitte la base militaire sans attendre que François Mitterrand ne revienne de son vol de démonstration à bord d’un avion ravitailleur.

 

Document 7 : Débat de l'entre-deux-tours des élections présidentielles entre F.Mitterrand et J.Chirac, le 28 avril 1988. (extrait)

Avant le second tour de l'élection présidentielle, débat entre les candidats Jacques Chirac et François Mitterrand au studio 101 de la Maison de la Radio, présenté par Michèle Cotta et Elie Vannier. Chirac lance : "Ce soir, je ne suis pas le Premier ministre et vous n'êtes pas le président de la République, nous sommes deux candidats, à égalité... Vous me permettrez donc de vous appeler Monsieur Mitterrand." Réponse cinglante du socialiste : "Mais vous avez tout à fait raison monsieur le Premier ministre."

 

Source INA :

- https://fresques.ina.fr/mitterrand/parcours/0004/les-cohabitations-de-francois-mitterrand.html

- https://www.ina.fr/video/I12074695

Rédigé par Team Histoire-Géo

Publié dans #Exercice, #Term Histoire, #1ère HGGSP

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